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 Compte rendu de campagne

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Bradypus

Bradypus


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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Juin - 17:45

Nous qui voulions quitter Nairobi au plus tôt, nous voilà contraint d’attendre une semaine, le départ du prochain bateau pour la Chine. Heureusement, Karen Blixen accepte de nous loger chez elle en attendant de quitter l’Afrique. Nous demeurons silencieux sur les détails de notre expédition. L’essentiel étant que nous soyons (presque) tous rentrés vivants et que le noyau dur de la secte ait été détruit. Si M’Wéru devenait un des personnages d’”Une femme Africaine”, l’avenir de Robert Redford en serait totalement modifié.

Nous essayons de rester le plus discret possible à Nairobi. Ce n’est pas le moment d’être repéré par les adeptes encore actifs de la Langue Sanglante. La ville renferme-t-elle d’autres grands prêtres ? Nous n’avons eu connaissance que des frères jumeaux Singh et d’Anastasia, mais il doit forcément exister des membres dormants dans ce pays.

Le livre en sanscrit mérite qu’on s’y intéresse, mais la difficulté va être de trouver un traducteur fiable, ouvert et sain d’esprit. La traduction pourrait prendre plusieurs semaines. Nous espérons pouvoir trouver la perle rare en Chine, ou pourquoi pas en Inde. Nous préférons ne pas attirer l’attention sur nous dans le quartier indien de la cité, même si c’était notre meilleure chance d’y rencontrer celui qui nous apprendra à lancer des sorts de Vampires de feu.

Nous sommes à l’écoute des rumeurs des tribus locales : Johnstone Kenyatta nous fait part d’agitation dans la brousse. Des zones de famine et d’incendie se seraient déclarées plus au nord, dans le secteur de la Montagne du Vent Noir. Nous espérons tous qu’il s’agit des membres de la secte, désormais sans guide, qui se laissent mourir, ou se sacrifient au nom de Nyarlathotep.

Le lendemain de la nouvelle lune, nous n’avons eu connaissance d’aucune catastrophe en provenance, ou directement liée au culte. Aurions-nous réellement réussi à vaincre définitivement la Grande Prêtresse ? L’enfant a-t-il survécu ? Monsieur N. sera sans doute moins clément lors de notre prochaine rencontre. Enfin, pour moi, ce sera la première... et peut-être la seule.

Cette semaine de calme nous permet aussi de prendre le temps d’écrire à nos proches. Nous préparons quelques courriers que nous posterons à Mombasa avant l'embarquement. Il est important de garder des contacts réguliers ; nous ne savons pas de quoi sera fait l’avenir. Encore moins maintenant.

J’écris également à Erica pour lui rendre compte de la situation, mais aussi pour la féliciter de l’incompétence de son garde du corps, qui a laissé partir ma petite Emily. Je ne sais pas comment elle va le prendre ; j’ai l’impression que nous avons déjà accompli pour elle, bien plus que ce à quoi elle s’attendait. Quand nous aurons retrouvé son frère, nous aidera-t-elle à retrouver notre amie ?

Au Kenya, nous nous sommes fait beaucoup d’alliés, qui progressivement sont devenus des amis, et c’est avec beaucoup de tristesse que nous nous quittons sur le quai. Nous voyageons entre Nairobi et Mombasa, dans un wagon flambant neuf, enfin, qui sent encore un peu le brûlé.

Dustin regrette notre choix d’aller directement en Chine. Il aurait aimé retourner au Caire pour se venger d’Omar Shakti. Peut-être obtiendra-t-il vengeance plus tard, sur le continent africain, ou un autre ? Il se plaint aussi de ne pas être allé à la rencontre du lion géant du relais de chasse de Handicoot. Sans doute, voulait-il tenter de dialoguer avec un plus gros matou que d’habitude ? Mais l’idée même de perdre mon temps en compagnie de ce chasseur professionnel me donne encore plus l’envie de partir.

Le 25 Mai 1925, notre bateau quitte le port, en direction de Shanghai. Nous ferons apparemment une escale de quatre heures à Hong Kong, avant de repartir. Pendant la traversée, j’en profite pour lire un peu, et ainsi en apprendre un peu plus sur le Mythe. Le voyage est aussi l’occasion de se détendre. Pour ma part, j’ai retrouvé les joies et les bienfaits de la natation, même si j’espère ne jamais avoir à pratiquer cette activité contre mon gré.

Comme convenu, nous arrivons à Hong Kong le 6 juin. Et aucune boule de feu n’a réduit le navire en cendres ; c’est plutôt bon signe. A moins que nous faire croire que nous ne sommes pas suivis fait partie de leur tactique. Restons donc prudents. Pendant que les autres tentent de trouver le Lys Jaune, je reste surveiller nos affaires avec Simone.

Au Lys Jaune, Chang, le propriétaire, nous apprend que Brass Brady était un habitué de son bar, mais qu’il ne l’a pas revu depuis au moins deux ou trois ans. Il serait peut-être parti à Rangoon en Birmanie. Voilà une piste bien difficile à suivre. Je l’imagine mal être devenu bouddhiste.

Le lundi 8 juin, nous arrivons à Shanghai. Nous nous prenons de plein fouet les révoltes paysannes et ouvrières chinoises, dès notre amarrage, mais nous sommes guidés, en toute sécurité, vers la concession anglaise.

Tant que nous sommes au port, nous allons jusqu’à la capitainerie pour essayer de comprendre la signification de la photo de Jackson Elias. Le marin reconnaît immédiatement la Dame Noire, un yacht qui mouille souvent à Shanghai. Il ne sait pas qui en est le propriétaire, mais il est certain qu’il bat pavillon britannique.

Nous nous installons à l’hôtel Four Seasons dans une suite pour six personnes, et comme à chaque fois, nous louons une chambre supplémentaire, sous un faux nom, pour y stocker nos artefacts et livres ésotériques.

Brad prend contact avec Barrington à Londres pour l’informer des avancées de notre enquête, et pour l’interroger sur la Dame Noire. Qui, de lui ou de la capitainerie, sera le plus rapide pour nous fournir l’information ? Je ne serais pas étonné d’entendre à nouveau parler de Gavigan. Peut-être même a-t-il fui en Chine, et que nous le croiserons, à nouveau, au détour d’un sombre tunnel, ou d’un endroit encore plus glauque ?

Notre dernière expédition lui ayant donné des idées lumineuses, Brad s’est mis en tête de réaliser des explosifs en arrangeant à sa sauce, des feux d’artifices achetés dans le commerce. Peut-être devrais-je emménager dans une chambre un peu plus éloignée ?

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMer 30 Juin - 6:18

Après le repas au restaurant de l’hôtel, je vais m’enquérir, auprès du réceptionniste, de la possibilité d’obtenir un guide fiable. Il me propose de contacter son cousin, qui saura se rendre disponible, pour moi et mes amis, le temps de notre séjour. Il s’appelle Li Wen-Cheng, il a 22 ans et partage sa vie entre des études en sciences et des petits boulots, dont celui de bibliothécaire au Musée chinois de Shanghai. Il me semble parfait.
A peine deux heures plus tard, il se présente à nous, avec un costume trois pièces et un accent londonien parfait. J’ose à peine lui demander de nous accompagner dans un quartier chaud de la concession Japonaise. C’est pourtant bien au Tigre Trébuchant que nous souhaitons nous rendre.
Au milieu des tripots et des bordels, le troquet de Fergus Chum passe inaperçu ; c’est loin d’être notre cas. Il est difficile de savoir si nous sommes repérés, quand tous les regards convergent vers nous, et nous témoignent leur hostilité.
A l’intérieur, l’atmosphère donne envie de ressortir immédiatement. Li Wen-Cheng commence à regretter son salaire. Et moi, je suis prêt à parier que le Bacille de Koch est présent en plus grand nombre dans les crachoirs, que les bulles dans les verres de bière servies ici.
Fergus a le type Eurasien, alors que les clients de son établissement ont plutôt le type louche. Afin de limiter le nombre de personnes qui pourraient entendre notre conversation, je décide de quitter la table, pour m’entretenir avec le barman au comptoir. Il me confirme connaitre Jack Brady, et ne pas l’avoir vu depuis plusieurs années. Je sens qu’il me cache quelque chose, mais je préfère ne pas insister.
Ayant retrouvé ma chaise, je demande à Li Wen-Cheng d’écrire pour moi, un message que je remettrai à Fergus en allant régler nos consommations. Nous lui donnons rendez-vous, demain matin, dans le temple voisin. Peut-être sera-t-il plus libre de parler ?
Nos soupçons étaient fondés. Sur le chemin du retour vers l’hôtel, nous avons été suivis, dans les tramways et les magasins visités, par une même personne, sans doute un Japonais, celui qui faisait semblant d’être ivre à la table voisine du Tigre Trébuchant. Une petite visite par la bibliothèque de l’université nous permet de le semer. Était-ce un adepte de la secte locale ? Ou simplement une fripouille attirée par l’argent ?

Au temple, le lendemain matin, je suis étonné d’y voir Fergus Chum. Il a visiblement des choses à nous dire, et se sait surveillé. Il nous parle du départ de Jack Brady pour Rangoon. Il travaillerait avec un certain Charly Grey, un riche et puissant homme d’affaires, qui commerce de manières plus ou moins légales avec les pays voisins.
Mais la conversation tourne vite en rond, il se répète en utilisant toujours les mêmes mots. Comme s’il les avait appris par cœur. Ment-il à la demande de Jack ? Veut-il le protéger comme l’a fait également le propriétaire du Lys Jaune ? On lui fait clairement savoir qu’on ne le croit pas, et pour prouver notre bonne foi, on lui remet un message destiné à Jack dans lequel nous tentons de lui prouver que nous sommes, lui et nous, dans le même camp.

Le reste de la journée nous le passons au musée où travaille habituellement Li Wen-Cheng. Il nous fait une visite rapide des lieux. Nous serons sans doute amenés à y revenir quand nous saurons ce que nous cherchons. Nous pouvons enfin lui montrer qu’il n’y a pas que les endroits malfamés qui nous intéressent à Shanghai. D’ailleurs, peut-être connait-il des “érudits” susceptibles de nous aider.
On lui laisse la journée de demain pour qu’il se renseigne. Notre enquête devra donc se poursuivre depuis l’hôtel. A la réception, deux télégrammes nous attendent, un de l’inspecteur Barington et un autre de la capitainerie. Les deux nous apportent la même information : Le propriétaire de la Dame Noire serait un certain Lord Alfred Penhurst. Un rapide coup d'œil à la liste des nobles britanniques nous apprend que cette personne n’existe pas. Serait-ce Sir Aubrey Penhew, dont les initiales sont identiques, qui utilise ce faux nom pour ses activités clandestines ? Nous avions des doutes sur sa mort. Nous n’en avons aucun sur ses intentions.
Pour nous conforter dans cette idée, nous écrivons à nouveau à Barrington, afin qu’il poursuive ses investigations sur la Dame Noire et sur ce fameux lord inconnu des autorités. Je rends l’annuaire à l'accueil, avant de rejoindre les autres pour un briefing dans notre suite.

Le lendemain matin, Li Wen-Cheng nous fournit, comme convenu, la liste des noms de six personnes, dont les compétences pourraient être utiles. Il n’en connaît aucun, mais sait en situer quelques-uns. Parmi eux, il y a un historien, Mu Hsien. Notre premier réflexe est de chercher dans les répertoires de la bibliothèque du Musée pour savoir s’il a publié des ouvrages. Nous ne trouvons malheureusement rien.
Nous décidons d’aller les rencontrer les uns après les autres, en commençant par Victor Ollister. Cet Anglais travaille dans un restaurant nommé l’Empereur Jaune. Il s’avère que son job consiste à surveiller et à prévenir les gérants de la fumerie d’opium située au sous-sol, de l’entrée d’importuns. Il refuse de nous aider, nous jugeant ignorants et faibles.
Notre deuxième visite est pour Jia Zhao, une astrologue Chinoise qui ne consulte pas en ce moment. On laisse un message à sa secrétaire. Peut-être acceptera-t-elle de nous recevoir dans une ou deux heures ? La personne suivante de notre liste est une bibliothécaire en retraite qui passe ses journées à vendre des livres dans la rue. Evidemment, Chun-Xu est introuvable.
De retour chez Jia Zhao, nous apprenons que la voyante consent à nous recevoir. La jeune femme est allongée près d’une pipe d’opium. Elle est très maigre et, visiblement, ne se nourrit plus que de drogue. Elle pense avoir été envoûtée lors d’une soirée, par un Anglais nommé Atley North. Depuis, elle a des pensées de fin du monde, elle est poursuivie dans ses cauchemars par une femme noire arborant un éventail noir et un regard tout aussi sombre. Ne serait-ce pas là un nouvel avatar de notre cher Nyarlathotep ?
Je tente de l’hypnotiser pour calmer ses pensées, mais le mal qui la hante est beaucoup plus puissant que moi. Elle pense que nous sommes incapables de l’aider, comme nous sommes incapables d’empêcher l’inévitable. Seul l’opium lui permet de fuir, fuir vers un autre monde, un monde qui n’est autre que les Contrées du rêve.
Nous la laissons à ses tourments, pour prendre la direction d’une boutique de souvenirs. Nous devrions y croiser Dou-Guan Wing, le propriétaire. C’est bien le cas, sauf qu’il refuse de parler à des “Occidentaux incultes.” Décidément, les rencontres du jour ne sont pas très encourageantes. Espérons que demain, nos échanges seront plus fructueux.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Juil - 13:39

J’ai du mal à dormir. Mes pensées tournent en boucle, alors qu’en même temps, je me tourne et me retourne dans mon lit. Je préfère me relever, avant de me faire des nœuds au cerveau, ou de partir en vrille. Mes pas me mènent jusqu’à notre chambre secrète, où sont réunies toutes sortes d’informations. J’ai l’impression de passer à côté de quelque chose. Mais, quoi ?
Je revois un à un, les documents que nous avons accumulés, je relis les notes d’Emily. Emily... Que devient-elle ? A-t-elle rejoint le camp de Nyarlathotep ? Comment reprendre contact avec elle, avant l’irréparable ? Erica tarde à nous répondre. Se sent-elle responsable de la bévue de son garde du corps ?
Alors que la moquette de la chambre est tapissée de feuilles de papier provenant de multiples pays, mon regard s’arrête sur deux termes revenants à deux reprises : Emily relate, lors de sa visite dans les sous-sols de la Fondation Penhew, la présence d’une statue de bronze, immense, représentant une femme obèse, « Boursouflée » selon ses mots, et dont les membres tentaculaires tiennent un éventail. Par ailleurs, dans le livre de compte de Gavigan, il est fait mention de “La Femme Boursouflée” dont le transfert est passée par les entrepôts Ho Fong.
Ce ne peut pas être une coïncidence. Est-ce la femme qui poursuit Jia Zhao dans ses cauchemars ? Est-ce un nouvel avatar de Monsieur N ? C’est une piste à suivre. Je remets un peu d’ordre dans nos affaires avant de rejoindre la suite. Pourrais-je, désormais, trouver le sommeil ?

Le lendemain matin, je suis fatigué physiquement, mais impatient de partager cette découverte avec mes camarades. A ma grande surprise, ils sont moins enthousiastes que moi. Mais peu importe, j’ai l’impression d’avancer.
Dès que Li Wen-Cheng passe nous prendre à l’hôtel, nous bravons à nouveau la pluie pour continuer notre visite du quartier chinois, en espérant y rencontrer la vendeuse de livres. Cette rencontre n’aura pas encore lieu aujourd'hui. Néanmoins, nous avons repéré le restaurant du Dragon de la Mare Noire, où nous devrions rencontrer “Egg” Shen.
Vu que le nom de l’établissement n’inspire pas grand monde, nous décidons, Dustin et moi, accompagné de notre traducteur, d'aller y déjeuner en petit comité. L’endroit est agréable, le propriétaire est avenant et disponible, et la nourriture est excellente. Egg, le maître des lieux, qui tient son surnom d’un front proéminent, aime à parler en citant des proverbes chinois. Est-ce parce qu’il n’a pas d’avis personnel ?
Au détour de divers sujets, je lui demande s’il connaît Shun Xu. Non seulement il nous confirme la connaître, mais il affirme partager avec elle le même centre d'intérêt. A nos regards, il comprend aussitôt pourquoi nous nous sommes adressés à lui. Dès lors, nous ne le reverrons plus jusqu’au moment de régler l’addition.
Là, il nous tend trois “gâteaux de la chance''. Le mien et celui de Dustin sont d’une grande banalité. Par contre, après que Li Wen-Cheng ait cassé le sien, il nous demande de le suivre à l’extérieur. Le message qu’il renferme est plus qu’un proverbe, c’est une invitation à retrouver “Egg”, ce soir, à la fin du dernier service.

Qu’allons-nous faire entre-temps ? La retraitée ambulante est toujours introuvable. Peut-être pourrions-nous retourner voir l’astrologue ? Comme elle dort, nous laissons un message à sa secrétaire. Nous quittons donc ce quartier pour la concession internationale. Au consulat, Brad tente d’obtenir des informations sur Atley North. Il faudra revenir un autre jour, le temps de les laisser se renseigner.
Après avoir déambulé toute l’après-midi dans les rues de Shanghai, en prenant bien soin d’éviter d’être suivi, nous revenons au restaurant, mais cette fois, en passant par l’entrée de service. Alors que la salle se vide et que le brouhaha des cuisines s’atténue, “Egg” sort fumer une cigarette. Dustin, Li Wen-Cheng et moi, allons à sa rencontre pendant que les autres surveillent les alentours.
Egg Chen est passionné par l’occulte. Il tient ça de ses parents et de ses grands-parents, avant lui. Il ne possède aucun livre. Sa culture se cantonne à des histoires transmises depuis des dizaines de générations. Il connaît quelques sorts, mais leur apprentissage nous occuperait jusqu’à l’an prochain. Peut-être que Mahmoud serait intéressé ?
Il nous confirme l’existence d’un culte voué à “La Grosse Femme” et que ses membres sont très actifs, notamment à Shanghai. Les personnes dont on parle dans les journaux, retrouvées mortes, les bras coupés, sont le signe d’un sacrifice fait à leur divinité. Avant de repartir chacun de notre côté, Egg Chen nous écrit une suite d’idéogrammes, symbolisant la Femme monstrueuse. Il nous conseille de fuir en voyant ces kanjis.

Alors que le tramway nous conduit vers la bibliothèque, Dustin et Mahmoud prennent la route vers le Dragon de la Mare Noire. Notre petit Egyptien ayant accepté d’aider Egg contre un enseignement mystique, il va désormais vivre avec lui et travailler pour lui. A n’en pas douter, dans quelques semaines, il parlera couramment le cantonnais.
Notre journée ne fut pas passionnante, en tout cas, la mienne. Contrairement à Thomas, qui semble dans son élément, la recherche d’articles de journaux ne fait pas partie de mes activités préférées. Nous dégotons tout de même quelques coupures intrigantes.
La journée prit enfin sens quand Dustin débarqua, plus tard que prévu, encapuchonné, entre deux rayons de journaux. Sa peau “cloportée” ne fait aucun doute : il a dû se battre. Mais avant de nous raconter son combat, il nous rassure quant à la santé de Mahmoud. Egg l’a bien pris sous son aile. J’espère qu’il ne va pas trop le couver. Avant de le quitter, le restaurateur lui a rapporté une rumeur comme quoi, la secte serait à la recherche d’un Américain à la tête dure, sans doute Jack Brady, et que pour cela, ils auraient enlevé et enfermé sa compagne.
C’est juste avant de quitter le quartier chinois que quatre hommes, parlant anglais, et armés de matraques s’en sont pris à notre barman. Il en a tué un, deux autres sont morts des mains d’un mystérieux inconnu, le quatrième s’est enfui. Avant de prendre, à son tour, la tangente, Dustin fouille le cadavre de son assaillant et y remarque sous l’aisselle du malfrat le symbole de la secte. Nous voilà connus de l’ennemi.

Profitant du fait que les effets du sort de protection ne se soient pas encore dissipés, nous décidons de retourner de bon matin rendre une nouvelle visite à Victor Ollister. Pendant que les autres conversent avec le garde de la fumerie d’opium, je reste dehors avec Li Wen-Cheng pour surveiller le quartier.
Quand le sujet de la secte de “La Grosse Femme” est abordé, et surtout, quand Dustin approche sa carapace des mains de l’aveugle, Victor consent enfin, à nous prendre au sérieux. Il nous fait promettre que s’il nous aide, nous ferons tout pour venir à bout de ces êtres damnés.
Lui et sa famille ont eu le malheur de rencontrer Ho Fong, le grand prêtre du culte, à une époque où il cherchait à confectionner un poison. Il adore ça, les poisons. Victor, en tant que botaniste, a refusé de l’aider, et il en a payé le prix. Victor nous apprend que Ho Fong, le propriétaire de la société de fret maritime, a scellé un pacte avec des créatures vivant dans l’eau, et que le nom communément utilisé pour parler de la secte est “La Femme Boursouflée”.

Nous prenons le restant de la journée du dimanche pour débriefer. Comment allons-nous démanteler ce réseau ? Peut-être en faisant s’opposer la secte avec la Bande Verte, la mafia locale.
Peut-être que nos deux derniers “érudits” pourront nous en apprendre plus demain ?

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Juil - 15:48

Lundi 15 juin 1925 : La journée a très mal commencé. La réception nous a fait porter un message par coursier, provenant de Egg : Mahmoud a disparu. Aussitôt, nous avons pris le rail, pour le quartier Chinois. Li Wen-Cheng, toujours ponctuel, est arrivé juste à temps à l’hôtel, pour nous accompagner.
Au Dragon de la Mare Noire, Egg est à genoux devant nous, navré, attristé de ce qui est arrivé à notre ami. Après quelques investigations, il s’avère que la porte a été forcée et qu’une lutte s’en est suivie. Le couteau que Dustin lui avait offert est sur le sol ; aucune trace de sang n’est visible sur la lame.
On demande à Egg de questionner les voisins et de prévenir la police de l’enlèvement. C’est une déclaration de guerre de la part des adorateurs de la Femme Boursouflée, mais nous ne savons toujours pas où les trouver. Pendant que Dustin reste pour observer les environs du restaurant, nous partons à la recherche de Chun Xu. Le soleil ayant refait son apparition, peut-être aurons-nous plus de chance de la trouver.
Quel hasard ! Cette vieille femme est suffisamment exubérante, volubile, explosive pour ne pas passer inaperçue. Je me dirige vers elle en compagnie de notre traducteur, pendant que Brad et Thomas surveillent les alentours. C’est un personnage très attachant qui a su se montrer loquace.
Elle ne croit pas en la renaissance du culte de la Femme Boursouflée, mais elle connait toute son histoire. Elle ne croit pas dans les Contrées du Rêve, mais a lu beaucoup d’ouvrages s’y référant, et notamment un extrait des sept livres cryptiques de Hsan qu’elle a vendu la semaine dernière à un homme dont elle ne connaît pas l’identité.
Chun Xu est prête à nous aider. Est-ce dans sa nature de vouloir rendre service aux autres ? Ou joue-t-elle un rôle pour nous appâter ? Quoi qu’il en soit, elle nous promet de nous aider à trouver l’acheteur de l’ouvrage occulte. Elle pense aussi pouvoir nous faire rencontrer un certain Chen Lok, il serait susceptible de pouvoir traduire le livre rédigé en Hindi, ramassé chez les jumeaux Singh.
Avant de revenir au restaurant de Egg Shen, on passe rapidement chez Jia Zhao. L’astrologue nous raconte la joie, la chance, l'honneur qu'elle a eu de visiter la ville de Kadath l’inconnue. Il est vrai que j’envie mes amis d’avoir foulé le sol des Contrées du Rêve. Peut-être irais-je un jour ? J’espère que pour cela, ma santé mentale sera moins perturbée que celle de Zhao.
Nous la quittons sans aucune autre information. Son état empire, l’abus de drogue rend nos conversations de plus en plus incohérentes. Un sort pourrait-il encore l’aider ? A-t-elle la volonté d’être aidée ? Et elle, peut-elle nous aider ? Jusqu’à présent, ces prédictions se bornent à une fin du monde apocalyptique. Tant que Nyarlathotep sévit, il est difficile de la contredire. Mais, ne voit elle donc que ça ?
En retournant au Dragon de la Mare Noire, nous avons été suivis, et quand nous avons prévenu Egg de cet état de fait, il n’a pas été surpris. En effet, Dustin a, lui aussi repéré des individus suspects rodant, et surveillant nos faits et gestes. Egg semble connaître une personne qui saurait trouver des alliés capables de le protéger. Ces gens pourraient-ils en faire autant pour nous ?
Il est tard, mais en passant devant la boutique de souvenirs de Dou-Guan Wing, Dustin décide de lui rendre une petite visite. Et comme le vieillard refuse encore de lui parler, il prend la décision de se “cloporter” devant lui, pensant que la maîtrise d’un sort le rendrait crédible à ses yeux. Son incantation rend sa peau pareille à une carapace. Wing hurle de toutes ses forces et ameute les passants. Dustin n’a d'autres solutions que de fuir.
Pour terminer la journée en beauté, nous recevons à notre retour à l’hôtel, un message de l’inspecteur Barrington. Il nous confirme qu'Alfred Penhurst n’existe pas, mais est bien incapable de nous donner le nom du véritable propriétaire de la Dame Noire. Il conclut en nous posant une question intrigante, il nous demande si nous avons des nouvelles de l’arme secrète.  Quoi ? Quelle arme secrète ? La cargaison retrouvée dans la cale du Vent d’Ivoire ne serait qu’un élément constituant une arme ?
Comment peut-il nous poser une telle question, tout en sachant qu’il nous cache une partie de ses renseignements ? Il va falloir qu’il lâche un peu plus d’informations s’il veut qu’on l’aide. D’ailleurs, pourrait-il nous aider à entrer en contact avec la police locale ? Il ne croit tout de même pas qu’on va faire son boulot.

Nous laissons la journée de mardi à Li Wen-Cheng pour qu’il puisse mettre la main sur une photo de Ho Fong, et qu’il se renseigne sur ses propriétés. Aurait-il, lui aussi, accès à une fonderie telle que Hanson, capable de compléter la fameuse arme mise sous scellés par Barrington ? Pendant ce temps, nous allons tenter de nous faire comprendre en parlant Anglais.
Avant de quitter l’hôtel, Thomas improvise une séance de spiritisme pour tenter de prendre contact avec Mahmoud, grâce à son couteau. Il ne répond pas. C’est bon signe, il est encore en vie. Mais nous ne savons toujours pas où le chercher.
En attendant, nous faisons tous route vers la capitainerie, en nous déplaçant par petits groupes, et en restant vigilants, face à une menace qu’on sait omniprésente. Là, on apprend que le Vent d’Ivoire n’a pas mouillé à Shanghai depuis plus d’un an, et que Lars Torvak en est bien le propriétaire. De plus, la Dame Noire n’a toujours pas été vue au port depuis notre dernière visite.
A la douane, les informations ne sont pas plus utiles, si ce n'est que, nous avons la confirmation que Charly Grey existe. C’est un contrebandier qui quitte rarement la Birmanie. Peut-être aurons-nous besoin de lui pour rencontrer des mercenaires capables de prendre d’assaut la secte dirigée par Ho Fong ?
Après une matinée très peu constructive, on décide d’aller aux putes, enfin, de nous rendre rue Lantern street, pour enquêter sur les affaires qui ont attiré notre attention, dans les journaux. Mais avant cela, on laisse un message à Jack Brady, en passant par Fergus, au Tigre Trébuchant.
Thomas et Brad se portent volontaires pour visiter le bordel situé au N°88. Un double meurtre y a été commis il y a deux semaines, dans des conditions étranges. Ils apprennent que deux jours avant de mourir, la prostituée ne travaillait pas là. La chambre était celle d’une certaine Choi Mei-Ling. Celle-ci a été vendue à un autre bordel de la rue, car elle partageait trop souvent sa chambre avec un homme nommé John Smith. En voyant la photo de Jack Brady, elle confirme que c’était bien l’homme en question.
Une rapide visite du lieu du crime dévoile les traces d’un meurtre d’une rare violence. Tout laisse à penser qu’une horreur chasseresse est responsable du massacre. D’ailleurs, une prostituée présente ce soir-là, attirée par les hurlements vit désormais dans la folie, entre les murs de l'hôpital du quartier.
Portés par un engouement qu’on ne leur connaissait pas, Thomas et Brad enchaînent avec la visite de la deuxième maison close, celle située au N°140. C’est là que Choi Mei-Ling exerçait juste avant d’être enlevée. Ici, tout le monde pense qu’elle est simplement partie. Elle a dû être enlevée dans la rue, ou au milieu de la nuit.
Un peu plus loin, au club des Navigateurs, c’est à peine si on remarque que la façade s’est effondrée quelques semaines plus tôt. Les travaux sont terminés et le club revit comme si rien ne s'était passé. Enfin, pas tout à fait, un habitué du bar se souvient de l’attaque par des créatures marines venus du fleuve. Elles ont arraché les parois en bois une à une pour accéder à la chambre d’un des adhérents, un certain John Smith.
Jack Brady vivait donc ici, incognito, avant de rejoindre sa compagne. Et apparemment, partout où il passe, des gens meurent de manières atroces. C’est ce que confirmera notre visite au temple voisin. Juste après avoir rendu visite à trois bonzes, ceux-ci ont été assassinés. Quelle idée de vouloir chercher à le retrouver ! Je comprends qu’il mente à ses amis pour les garder en vie.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeLun 30 Aoû - 12:00

Que faire ? Nous n’allons pas attendre que Jack Brady nous contacte pour avancer dans notre enquête. Il faut retrouver Mahmoud, il faut trouver un moyen de prendre contact avec la secte. Réfléchissons. C’est en faisant les cent pas dans le hall de l’hôtel, que Dustin repère une personne louche sur le trottoir d’en face. Après une heure de surveillance, il s’avère que trois hommes d'allure différente semblent avoir des comportements suspects. N’en pouvant plus d’attendre, je me dirige vers l’un d’eux, après avoir vaguement expliqué mon intention aux autres.
Mon plan est simple : je marche tranquillement vers le premier homme, quand j’arrive à proximité, je lui demande l’heure, histoire de savoir s’il parle anglais, puis je continue mon chemin jusqu’au suivant. Si le premier ne parle pas anglais, je pose la même question au second, et ainsi de suite. J’essaie de faire en sorte qu’ils me suivent pour que mes camarades les pistent à leur tour, afin qu’on puisse en interroger au moins un. J’entre alors dans le premier hôtel que je croise pour y prendre une chambre au nom de John Smith, nom utilisé par Jack Brady quand il voulait passer incognito.
Alors que j’entre au Me-Kin, je remarque que le premier homme à qui j’ai parlé n’est plus là, et que le second embarque juste devant moi dans un pousse-pousse ; il en reste un. Je prends possession de ma chambre au troisième étage, côté cour, et attends, à l'affût du moindre bruit. Quelques minutes plus tard, Thomas me raconte sa vaine poursuite en pousse-pousse pour tenter de rejoindre le deuxième homme suspect, et Dustin me relate comment il a réussi à surprendre le dernier chinois que nous avions repéré.
L’information qu’il en a retirée nous a tous surpris : Wang, l’homme en question, n’est qu’un coursier, il était simplement censé attendre qu’on sorte de l'hôtel pour nous remettre une invitation de la part de sa patronne, une certaine Mme Lin. N’ayant pas compris quel était son prénom, nous décidons de l’appeler Vase, mais cela n’a aucun rapport avec le dernier achat effectué par Brad. A moins que… Nous avons rendez-vous demain, chez elle. Quel piège nous attend encore là-bas ?
Qui est donc cette femme ? A L'hôtel, personne ne la connaît. Li Weng Chen a entendu parler d’une femme très riche vivant à l’adresse que le serviteur nous a communiqué, mais rien de bien utile. Brad l’envoie donc à la recherche de renseignements la concernant, et profite d’être à notre hôtel pour aller chercher Simone.
Mon idée est d’attirer les adorateurs de la Femme Boursoufflée jusqu’à nous en faisant courir le bruit que Jack Brady est ici. En cette première journée dans notre nouvelle chambre, je reste en compagnie de Simone pour lui expliquer en quoi consiste notre piège. Pendant ce temps, les autres prennent la route jusqu’au quartier chinois, en espérant que Egg Shen et Victor Ollister aient plus d’infos à nous transmettre sur la mystérieuse Chinoise.
Effectivement, ils ont beaucoup de choses à dire, seulement leurs données sont contradictoires. Qui croire ? L’un d’eux nous ment-il volontairement ? Ou sont-ils tous deux de bonne foi, mais mal informés ? Attendons d'entendre ce que nous rapportera Li Weng Chen avant de prendre une décision.
Le soir, nous nous sommes tous réunis dans la chambre du Me-Kin, tous sauf Dustin qui est resté chez Egg Shen, pensant surprendre ceux qui ont enlevé Mahmoud. Après le repas, Simone est restée seule au Me-Kin, et nous avons rejoint Li Weng Chen au Four Seasons.
Mme Lin est une vieille femme vraiment très riche, nous dit-il, elle possède une propriété dans le quartier Chinois, là où nous devons nous rendre demain, elle n’est pas souvent à Shanghai, elle possèderait un château dans une autre région, mais l’endroit reste secret. Elle aurait acquis sa fortune grâce à des échanges commerciaux plus ou moins légaux. Cela ne nous aide pas vraiment à nous faire un avis sur le personnage. Nous irons au rendez-vous, mais restons prudents.
Le lendemain matin, Dustin semble déçu d’être encore vivant. Personne n’est venu le kidnapper. Il s’empresse donc de nous rejoindre. Au moment du petit déjeuner, je remarque le visage blanc de Thomas. Visiblement il n’a pas beaucoup dormi. Il nous raconte avoir lu cette nuit, des descriptions de créatures sous-marines qui pourraient être celles qui ont attaqué le Club des Navigateurs. Il a employé les termes de Profonds et de Shoggoth. Quel programme !
J’apporte ensuite de la nourriture à Simone, au Me-Kin. Sa nuit fut elle aussi, paisible, même si elle regrette la douceur des draps de l’hôtel de luxe. Je reste avec elle jusqu’à onze heures, car ensuite, nous devons nous rendre au grand Temple pour tenter de croiser Chun Xu.
Par chance, elle s’y trouve et nous apporte même de bonnes nouvelles. Elle pense avoir retrouvé l’acheteur des rouleaux tant recherchés, un certain Mu Hsien. Elle nous demande encore un ou deux jours pour trouver son adresse. Elle profite du déjeuner que nous prenons ensemble pour nous parler de ses recherches : Elle a trouvé des écrits qui indiqueraient que l’opium aurait un effet protecteur contre l'envoûtement des cultistes. Mon avis de médecin est plus partagé.
Hier, j’avais demandé à Li Weng Chen de nous dégoter des habits de marins Anglais. Il est fier de les avoir trouvés aussi vite, même si, pour l’instant, il peine à mettre la main sur un modèle à la taille de Simone. C’est donc avec un paquetage, que nous prenons la route pour la demeure de Mme Lin, accessoire idéal pour cacher des armes.
La maison bâtie sur deux niveaux est ceinte d’un mur de pierre de près de trois mètres. La seule ouverture mène à un magnifique jardin abondamment fleuri. On nous conduit, sans une parole, jusqu’à la porte d’entrée, puis jusqu’au vaste et richement décoré salon. Il semble évident que nous venons de mettre les pieds chez une collectionneuse d’objets d’art. On nous fait nous asseoir. Devant nous, une estrade de quelques marches accueille un trône dont les éclats dorés sont mis en valeur par la tenture dressée derrière.
L’atmosphère est bercée par la musique d’une belle jeune femme assise dans un coin de la pièce, une lyre à la main. Toujours sans aucune parole, Mme Lin entre et se dirige vers son assise royale. Qui pourrait dire que cette femme a plus de quatre-vingt ans, elle dégage autant de beauté que tout ce qui nous entoure. Deux servantes entrent à leur tour pour la cérémonie du thé. Nous baignons dans un parfum enivrant. C’est un Anglais qui vous le dit, ce thé est une pure merveille.
Mme Lin s’adresse alors à nous pour la première fois. Elle parle lentement, dans notre langue, sans chercher à nous impressionner. Elle salue d’abord Dustin, en l’appelant par son nom. Elle l’interroge sur son métier, ses passions, et sa vie. Elle tente, lors de cet échange, de mettre en avant les points forts de notre camarade. Une façon subtile de l’amadouer, … de l’hypnotiser ?
Pendant ce temps, nos regards vagabondent, découvrant sans cesse de nouvelles splendeurs parmi la multitude d’objets exposés ici. Soudain, nos trois regards ont été attirés par un même mouvement provenant du rideau habillant le mur. Apparemment, des spectateurs discrets assistent à cet entretien.
Mme Lin dialogue avec chacun de nous de la même manière qu’elle l’a fait avec Dustin. Elle semble connaître beaucoup de choses de nous, sans pour autant être sûre de ses sources. Sans doute lassé par l’attitude de la vieille femme, Brad lui demande frontalement et sans effets de langage, pourquoi voulait-elle nous rencontrer.
Elle se présente alors comme une collectionneuse, qui malheureusement, a subi il y a quelque temps, le vol d’un objet auquel elle tient beaucoup. Cet objet, c’est l’ouvrage que Chun Xu a vendu à Mu Hsien. Elle sait que nous le cherchons, et souhaite que nous lui restituions quand nous l’aurons trouvé.
Vu qu’elle a des moyens, et que nous souhaitons visiter la maison de Ho Fong pour retrouver Mahmoud et dépouiller le grand prêtre, je lui fais croire que nous savons que le rouleau est dans les mains du marchand. Elle dément cette information, mais j’insiste. Si aujourd’hui il semble y avoir un statu quo entre la secte, les mafias locales, les groupuscules extrémistes et elle, cela ne va pas durer. J'insiste donc sur le fait que Ho Fong lui ment et qu’il souhaite détruire le manuscrit, dans trois jours, à la prochaine nouvelle lune.
Peut-être ai-je réussi à semer le doute dans son esprit ? Peut-être nous aidera-t-elle à forcer la porte de chez Ho Fong ? Elle veut des preuves impossibles à recueillir. Elle ne nous offre rien en échange. Enfin, si. Brad et moi (pourquoi nous ?) repartons chacun, avec une figurine de jade méticuleusement sculptée. L’une représente un crapaud à trois pattes, l’autre un dragon.
Son visage est resté illisible, tout au long de nos échanges. Il est difficile de conclure quoi que ce soit de cet entretien, si ce n’est qu’elle est puissante et dangereuse. Nous n’avions vraiment pas besoin d’ennemis supplémentaires.
Avant de partir, Brad essaie de savoir ce qu’il y a derrière le rideau. Devant cet échec, Dustin tente à son tour sa chance. Mme Lin, toujours impassible, mais quelque peu agacée, trouve ces stratagèmes peu dignes des belles personnes que nous sommes, et nous congédie. Cependant Dustin réussit tout de même à entendre une sorte de grognement par-delà la paroi de soie. Je suis désormais moins impatient de savoir ce qu’ils cachent.
Sur le trajet du retour vers l’hôtel Me-Kin, nous faisons quelques haltes, déjà pour savoir si nous sommes encore suivis, mais aussi pour faire un stock de nourriture pour le repas de ce soir et pour les besoins de Simone pour les prochains jours.
Il est presque vingt-deux heures quand nous pénétrons dans le hall du Four Seasons. Le réceptionniste nous interpelle et nous conduit dans un bureau annexe. Apparemment quelqu’un souhaiterait nous voir. Quelle ne fut pas notre surprise d’apercevoir Mahmoud ? Il est vivant. Quel soulagement ! Mais il est dans un triste état. Il a dû subir de multiples séances de torture.
Nous rejoignons notre suite pour que je puisse lui administrer les premiers soins. Mais rapidement, nous décidons d’aller discrètement occuper la chambre secondaire. Si la secte a volontairement laissé Mahmoud s’échapper, elle sait désormais où nous trouver. Nous passons la nuit à surveiller, chacun à notre tour, les couloirs et les alentours du bâtiment. Personne. En tout cas, personne que n’ayons repéré.
Quoi qu’il en soit, dès demain matin, nous devrons déménager dans une nouvelle chambre.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMer 8 Sep - 15:41

Après une nuit très calme, Dustin nous rejoint en début de matinée, et découvre, à son tour, le retour de Mahmoud. Pendant qu’ils partent tous ensemble prendre le petit déjeuner dans la salle de restaurant de l’hôtel, je reste pour surveiller la chambre et garder les trésors qu’elle contient.
A table, mes camarades tentent d’en apprendre plus sur les ravisseurs de Mahmoud, sur l’endroit où il était retenu et sur sa méthode d’évasion. Mais il est encore choqué, il peine à répondre, il hésite, il reste très vague et contrairement à d’habitude, il mange très peu.
Alors que Dustin conduit Mahmoud dans la suite pour le recoucher et le veiller, Thomas et Brad me rejoignent. Thomas est embêté, il a remarqué une chose étrange dans le discours et les aptitudes du petit Egyptien : Il a l’impression que l’enfant comprend et parle mieux anglais qu’avant son enlèvement. Ça ne fait pourtant que quatre jours qu’on ne l’a pas vu. Que s’est-il réellement passé pendant ce temps ? A-t-il été enfermé dans les Contrées du Rêve, là où le temps s’écoule différemment ? Est-il sous l’effet d’un sort ? Sa fuite était-elle souhaitée par l’ennemi ? Est-il encore digne de confiance ?
Ne voulant courir aucun risque, on décide, comme prévu, de prendre une nouvelle chambre, mais sans en informer Mahmoud. On déménage discrètement les artéfacts inutiles dans la chambre 238, puis revenons tous étudier dans la 314. Pendant plus de six heures, nous avons compulsé les différents livres de sortilèges, afin de découvrir lequel a pu être utilisé contre notre ami.
Thomas pense avoir trouvé. Un des livres fait allusion à un sort qui permettrait de changer d’apparence. Si c’est le cas, alors Dustin est seul avec un puissant sorcier. Même si nous nous fourvoyons, je préfère monter prévenir Dustin de nos suspicions. Malheureusement, au moment où j’ouvre la porte, Mahmoud sort de son sommeil. Il a raté le repas de midi, il doit avoir très faim. Je lui propose donc un goûter. Dustin nous accompagne ; lui aussi n’a rien mangé depuis ce matin.
N’ayant toujours pas pu parler à Dustin de nos doutes sur l’identité du garçon, je tente, à mon tour, pour attirer son attention, d’interroger Mahmoud en glissant quelques incohérences sur notre enquête. J’évoque Simone, une personne que l’ennemi n’a jamais rencontrée, mais habituée de Mahmoud. Je pense avoir éveillé le doute dans l’esprit de Dustin quand je sous-entends la petite taille de notre grande guenon blanche préférée.
Nous essayons de nous tenir à l’écart quelques secondes, histoire de concocter un plan contre le sorcier qui a volé l’apparence de Mahmoud. Je vais prévenir Thomas et Brad, pendant que Dustin et le pseudo Mahmoud se préparent à sortir. Nous allons rendre visite à Egg Chen. Il sera heureux d’apprendre que le petit est peut-être mort, euh, est sain et sauf.
Sur le trajet, nous sommes suivis par un chinois pas très discret. Pendant que nous empruntons une ruelle, Thomas le prend à revers pour le cuisiner. Ce n’est qu’un sbire de Mme Lin, qui visiblement, ne nous fait pas confiance. Cet imbécile nous a fait perdre un peu de temps, mais peu importe, cet intermède nous a permis d’observer les réactions de Mahmoud. Le doute subsiste quant à son identité, et plus nous chuchotons, hors de sa portée et plus nous paraissons méfiants envers lui.
On entre chez Egg Chen par derrière. On attend dans la petite chambre située à l’étage pendant que Dustin va prévenir Egg de notre visite et de nos soupçons. Dustin demande aussi à Egg d'utiliser un sort de guérison sur Mahmoud, espérant qu’un second sort vienne perturber le premier, mais après avoir examiné l’enfant, et à notre grand étonnement, il annonce ne rien pouvoir faire de plus. Le cuisinier s’en retourne donc, nous préparer un plateau-repas.
Notre plan était de tuer le métamorphe dans un endroit tranquille, en dehors de l’hôtel. Mais, au moment où Dustin dégaine son sabre pour le mettre en application, une voix grave sort de la bouche de Mahmoud : “Défends-moi !” crie-t-il à l’adresse de Dustin. Il lâche alors l’arme, il lutte pour contrer l’effet du sort. Je sens, au moment de saisir mon pistolet, mon bras se tétaniser. Une douleur atroce m’envahit, comme si on m’arrachait un membre. Mes camarades m’avaient déjà parlé de ce sort, je lutte à mon tour contre ses effets. Je suis à genoux sur le sol quand j'entends une déflagration : Brad vient de loger une balle en plein cœur de Mahmoud, ou qui que ce soit d’autre.
Ayant contré le sortilège, Dustin et moi remercions les réflexes et la justesse du tir de Brad. Je m’assure que le sorcier est bien mort, mais dans le doute, je ligote tout de même le cadavre, pendant que je l’examine. Egg entre alors. Quel est donc ce coup de... Il s’arrête à la vue du corps gisant et de la mare de sang qui macule maintenant le sol de sa chambre.
Les clients du restaurant devront croire à notre histoire de pétards, si on veut rapidement quitter cet endroit avant que quelqu’un n'ait la bonne idée d’appeler les autorités. C’est d’ailleurs le souhait de Egg : ne plus nous revoir, après ce qu’on vient de faire. Nous espérions tous voir le sorcier reprendre son apparence initiale, mais une heure plus tard, le visage de notre ami nous faisait toujours face.
Une heure, c’est le temps qu’il nous a fallu pour nettoyer les lieux et planifier notre fuite. On emballe le corps dans un tapis, avant de rejoindre, quelques mètres plus bas, la rive du fleuve, pour le lester et ainsi le noyer. Et si c’était Mahmoud que nous venions de tuer ?
Le retour à l’hôtel fut des plus silencieux, jusqu’au moment où Dustin prit la parole pour nous confier qu’il pense que derrière le rideau de Mme Lin, se trouvait un grand singe blanc, similaire à l’espèce de Simone. Quelle étrange intuition !
Alors que nous débattions sur la réelle personnalité de Mme Lin, la réception de l’hôtel nous confie, à Brad et moi, le même message, une invitation chez elle, demain soir. Que nous veut-elle ? Pourquoi nous dissocie-t-elle du groupe ? C’était déjà à nous deux qu’elle avait offert une figurine de jade. Nous préférons ne pas répondre tout de suite à l’invitation. La nuit nous portera-t-elle conseil ?
En tout cas, elle a porté Brad vers les Contrées du Rêve. Il a retrouvé le bosquet sacré, le sentier et la rive du fleuve, mais avant de pouvoir interagir avec le lieu, il était à nouveau de retour dans le monde de l’éveil. Qu’est-ce que j’aurais aimé être de cette expérience !
Le lendemain, nos pensées tournées vers Mahmoud sont vite rattrapées par la réalité. Deux hommes sont dans le hall de l’hôtel et nous attendent : Li Weng-Chen et un vieux chinois occupé à lisser une très longue barbe blanche. Je salue notre guide avant d’aller à la rencontre de l’inconnu.
Il s’appelle Chen Lok, et comme convenu avec Chun Xu, il est venu nous aider à traduire le livre en Hindi ancien retrouvé chez les frères Singh. Après négociation, ou plutôt tractation, il accepte de venir travailler dans notre suite. Le temps d’aller chercher ses dictionnaires et d’autres ouvrages de référence, il devrait être de retour vers onze heures. Thomas reste pour l’accueillir et lui expliquer nos attentes.
Pendant ce temps, on fait envoyer un message à Mme Lin ; vu la dangerosité de notre position, nous déclinons l’invitation si nous ne pouvons pas être présents tous les quatre au repas. Ensuite, on passe voir Simone pour lui remettre la tenue de marin que Li Weng-Chen a réussi à lui trouver, et pour voir si notre amorce a enfin attiré ceux qui recherchent Jack Brady.
Simone n’a vu personne et la solitude commence à lui peser sur le moral. On décide d’abandonner la chambre louée au nom de John Smith demain matin, si personne ne se manifeste d’ici là. Mais pour l’heure, nous devons rejoindre Chun Xu au Grand Temple si nous ne voulons pas rater une occasion de connaître l’adresse de l’acheteur des Sept Livres Cryptiques de Hsan.
Il se trouve que cet homme n’est autre que Mu Hsien, le sixième érudit de la liste de Li Weng-Chen. Pas de temps à perdre. Nous prenons congé de la libraire, avec tous nos remerciements, pour nous diriger vers le faubourg de la ville.
Il n’est pas question qu’on soit suivi cet après-midi. Nous prenons toutes les précautions pour éviter que les hommes de Mme Lin ou les adorateurs de la secte ne prennent possession du rouleau avant qu’on ne l’ait étudié. Nous changeons régulièrement de moyens de transports, nous empruntons des rues moins encombrées. Nous perdons beaucoup de temps à changer de directions de manière chaotique, mais, arrivés devant la demeure de Mu Hsien, nous pouvons garantir notre réussite : personne ne nous suit.
C’est une maison de ville mitoyenne avec un unique accès. Quand un domestique vient répondre à l’appel de la petite cloche, on découvre derrière la porte, une cour intérieure permettant d’éclairer le cœur de l’habitation. Nous ne voulons pas attirer l’attention et demandons directement à nous entretenir avec l’heureux possesseur de l'œuvre majeur de Hsan.
Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvre à nouveau, mais en grand cette fois. Le jardin est dessiné avec précision et beaucoup de goût. On contourne le bassin occupé par des carpes Koï, et on nous conduit vers la porte d’entrée, puis vers la bibliothèque attenante au hall. Attablé devant nous, un homme aimable et souriant nous accueille, bien qu’il soit en plein travail.
On lui parle de l’ouvrage tant recherché, on relate notre aventure depuis la mort de notre ami Jackson Elias, on évoque même Nyarlathotep et le symbole de protection. Il écoute attentivement, puis nous propose un thé. Il fait un signe à l’un de ses serviteurs puis reste un instant muet.
Avec le thé, un autre serviteur fait son apparition dans le bureau, il est suivi de quatre personnes lourdement armées et d’un dernier individu ressemblant trait pour trait à la photo de Jack Brady. C’est lui qui, dès lors, mène la conversation. Il nous interroge sur nos motivations et nos projets. Il veut nous faire peur, mais nous restons sereins. Il veut nous jauger, mais notre discours reste le même.
Il ne fut pas long à convaincre. D’ailleurs n’était-il pas déjà convaincu avant même de dévoiler sa présence ? Il nous raconta alors tout son parcours depuis New-York jusqu’à Shanghai, il nous confirma la présence de Roger Carlyle en Asie, celle de Gavigan et celle de Penhew. Il nous apprend l’existence d’une île sauvage nommée l'île du Dragon Gris, sur laquelle la secte officie et prépare une arme capable de fractionner le ciel pour permettre le retour de Nyarlathotep.
Il nous démontre sa puissance de frappe au travers l’armée de Chu Min, le chef de la branche Action Sincère du groupement Chine Nouvelle. Il semble ne pas avoir besoin de nous, mais accepte tout de même, de mettre en place un système de communication entre nous.
Cependant, dès que nous abordons l’enlèvement par Ho Fong de son amie Choi Mei Lin, il pète un plomb. Apparemment, il n’était pas au courant, et cela le contrarie. Il ne maîtrise pas la situation, comme il semble le penser. Il veut en découdre sur le champ, avec le grand prêtre. Heureusement Chu Min et nous réussissons à le calmer.
Nous devons partir. Jack Brady nous demande de ne pas revenir. On nous indique qu’il reste environ une semaine de traduction à Mu Hsien pour arriver à bout du rouleau. Arriverons-nous à mentir à Mme Lin jusque-là ? Une attaque de Ho Fong est-elle imminente ?

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeJeu 16 Sep - 14:49

Avant de quitter la demeure de Mu Hsien, Jack Brady nous confie encore quelques informations sur Ho Fong et l’île de Dragon Gris. Mais nos derniers échanges concernent surtout l’assaut que nous allons mener ensemble demain soir. Après avoir débattu sur l’endroit où pouvait être détenue Choi Mei-Ling, notre choix s’est porté sur la maison du Grand Prêtre. En espérant la retrouver vivante, et saine d’esprit.

De retour à l’hôtel, nous sommes surpris de ne pas trouver de message de Mme Lin. Peu importe, nous irons tout de même chez elle, ce soir, et tous ensemble. Nous verrons bien quelle sera sa réaction. Pourquoi devrions-nous suivre ses règles ?

Alors que nous arrivons devant notre suite, nous croisons Chen Lok sur le départ, après une longue journée de traduction de textes mystiques. Il paraît épuisé et perturbé, mais souhaite, malgré tout, poursuivre son travail dès lundi.
Pour l’instant, il traduit les grandes idées, de l’hindi au chinois. Seuls quelques passages ont déjà été retranscrits en anglais, dont le titre, Aquadingen (comment peut-on traduire un nom pareil ?) et un extrait mentionnant un dieu nommé la Brume Noire. (Encore un avatar de Nyarlathotep.)

Toujours sous l’effet du sort de “cloportage”, Dustin préfère ne pas nous accompagner chez Mme Lin, et rejoint Simone pour sa dernière nuit au Me-Kin. Sur le trajet, il se sent observé. Il se retourne à plusieurs reprises, et finit par apercevoir un homme qu’il sait avoir déjà rencontré. Au moment où Dustin tente de s’approcher de lui, il fuit, et disparaît dans les petites ruelles sombres. Plus tard dans la soirée, la mémoire lui revient. Ne serait-ce pas le Japonais attablé au Tigre Trébuchant qui faisait semblant d’être ivre ?

Arrivés devant chez Mme Lin, elle refuse de tous nous laisser entrer ; seul Brad et moi sommes priés de la rejoindre. Nous déclinons respectueusement, et reprenons la route. Puisqu’il n’est pas trop tard, nous décidons de faire un détour par la maison de Ho Fong, histoire de repérer les lieux. Il n’y a pas grand-chose à voir, si ce n’est un mur d’enceinte de quatre mètres de haut, avec une seule grosse porte massive, et aucune fenêtre.

Pendant que nous nous reposons, Brad rêve. Cela fait plusieurs jours qu’il réussit à rejoindre les Contrées du Rêve, et il reste persuadé qu’il peut retrouver le vieux Bundari, sous une forme ou une autre. Seulement là, il arrive dans un lieu qu’il ne connaît pas, un lieu gris et triste. Les habitants, eux-aussi sont tristes et … gris. Il apprend qu’il se trouve dans la ville portuaire de Dylath-Leen. Il erre pendant plusieurs heures, et croise, par hasard, le regard d’une personne qu’il reconnaît : Jia Zhao.
Dans ce monde, elle s’appelle Alizine. Elle est en meilleur état que dans le monde de l’éveil, mais ici, un teint blanchâtre semble être la norme. Se porte-t-elle réellement mieux ? Elle rapporte à Brad les données qu’elle a récoltées : elle confirme la présence de trois lieux de culte, un en Afrique (la Montagne du Vent Noir), un en Asie (l’île du Dragon Gris), et un en Océanie (notre prochaine destination.)

Dimanche, au petit matin, Dustin et Simone viennent nous rejoindre dans la suite. Notre piège au Me-Kin n’a pas été très concluant, et Simone est plutôt ravie de retrouver ses draps de soie. Elle l’est d’autant plus que ce soir, nous l’emmenons visiter chez Ho Fong. Un peu d’exercices nous fera tous du bien.
A l’accueil, un message anonyme nous signale que la Dame Noire est amarrée au port. Le temps de revêtir nos costumes de marins et nous voilà sur la rive droite du fleuve. Après être resté quelques minutes à observer le bateau aux jumelles, Dustin décide d'approcher en barque, mais il ne fait que confirmer le peu de présence à bord.
Puisque nos déguisements semblent aider à assurer notre discrétion, nous poursuivons notre balade jusqu’aux entrepôts de Ho Fong. Toutes les portes sont fermées, y compris la trappe située dans le sol de la partie du bâtiment sur pilotis. Même en insistant, les ouvriers cantonnés à la surveillance des lieux refusent d’ouvrir.

De retour à l’hôtel, nous écrivons à Barrington, pour l’avertir de la présence de Gavigan et de Penhew à Shanghai. Il doit toujours nous apporter des informations complémentaires sur la fameuse arme que s'apprête à construire la secte. Espérons que nous aurons le temps de la neutraliser avant l’éclipse.
Après une phase de préparation et une de repos, nous prenons la route pour la maison de Ho Fong. A vingt-trois heures, Jack Brady nous rejoint, il est seul. Action sincère a décliné sa participation au combat : cette lutte n'est, apparemment, pas la leur.
Simone nous aide à franchir les murs et nous dépose dans le jardin intérieur. Nous activons nos sorts de protection, et allons débloquer l’accès au portail principal. Nous avançons lentement, le plus discrètement possible, jusqu’à une seconde cour sur laquelle s’ouvrent une dizaine de portes. De la lumière est visible par les fenêtres d’une seule pièce. C’est par là que la visite va débuter.
En approchant, on longe un bassin rectangulaire entouré de plantes diverses. Mais globalement, le jardin est essentiellement minéral. Les seules plantes sont regroupées en cet endroit, et selon les dires de Victor Ollister, je n'ai nulle envie d’approcher pour vérifier leur toxicité. Restons prudents. Je ne serais pas étonné qu’il ait piégé sa propre habitation.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Sep - 14:32

Bien que le mot d’ordre fût "discrétion," notre expédition de sauvetage ne s’est pas vraiment passée comme nous l’avions imaginé. A peine avions-nous ouvert la porte de la pièce éclairée, que dix gardes nous sont tombés sur le dos. Simone a pris cher pour sa première baston, mais ses forces physique et de caractère ont eu raison des vertèbres des assaillants.
Une fois le ménage effectué dans le dortoir des gardiens, notre visite de la maison de Ho Fong fut plus détendue, moins mouvementée, mais cependant perturbante. Dans la pièce attenante, une petite fille d’environ 10 ans, assise dans son lit, nous regarde silencieusement. Notre présence n’a pas l’air de la troubler. Au contraire, c’est nous qui sommes sujet à un certain malaise quand on remarque qu’elle est en train de déguster, avec grand plaisir, une série de petites bestioles encore vivantes. Des insectes, des vers de terre et toutes sortes d’autres friandises bien écœurantes grouillent dans son bocal à cookies, mais curieusement, aucun gâteau.
Quels traumatismes a dû endurer cet enfant pour qu’elle soit, à ce point dénuée de toute émotion. Son regard est vide. Son existence ne tient qu’à un fil, celui d’une délicieuse araignée. Nous l'enfermons dans sa chambre, et conservons la clé, afin qu’elle ne nous gêne pas dans nos démarches TOCquistiques. (Du latin toccare, et du R’lyehien Khisti’K, qui signifie toucher à plein de trucs dangereux auxquels on ne devrait pas toucher, mais qu’on touche quand même, parce que justement, c’est dangereux.)
La plupart des autres pièces de la maison sont d’une affligeante banalité. La couverture du Grand Prêtre est vraiment bien établie. Il ne va pas être aisé de faire connaître sa vraie nature au public, et surtout aux autorités. La demeure est richement décorée, mais elle ne contient aucun objet lié au culte de Nyarlathotep.
Dans une des quatre chambres, nous découvrons enfin de quoi alimenter notre enquête : apparemment, Edward Gavigan séjourne ici, en ce moment. Nous avons retrouvé dans la poche d’une veste, un ticket de pressing à son nom, et ses affaires de toilette s’étalent encore dans la salle de bains. Rangée dans un coin, une grande malle attire mon attention. Elle est vide, mais les motifs gravés à l’intérieur semblent ondoyer. Je la referme aussitôt et la sort dans la cour, pour ne pas oublier de la prendre en partant.
Une fois le premier bâtiment entièrement fouillé, nos recherches nous conduisent dans une deuxième cour intérieure, qui elle, est presque entièrement végétalisée ; des plantes partout, et à outrance. Par manque de temps, et par peur de respirer un parfum potentiellement mortel, nous nous hâtons vers le corps de bâtiment situé au fond de la propriété de Ho Fong.
La porte principale ouvre directement sur un bureau uniquement rempli de documents écrits en chinois. A gauche, une chambre et une salle de bains qui n’ont pas été utilisées depuis plusieurs jours, et à droite une immense bibliothèque où s’accumulent des milliers de rouleaux et autres ouvrages bien mystérieux à nous autres, non sinophiles.
Ces trois pièces sont décorées avec beaucoup de pièces artistiques de très grandes valeurs, mais on n’y trouve toujours aucun objet lié au culte. La bibliothèque est certes grande, mais depuis la cour, d’autres fenêtres baraudées étaient visibles. Il doit forcément exister un passage quelque part. Au fond de la bibliothèque, il y a justement une grande statue de Bouddha, dont la facture semble moins travaillée. Une rapide analyse montre que la sculpture métallique et creuse, est recouverte d’une couche de feuilles d’or qui la fait passer pour un artefact plus précieux.
Après avoir découvert un mécanisme situé dans la tête de la statue, et avant que Dustin ne décide de changer une nouvelle fois de religion, nous avançons enfin dans un petit couloir qui dessert trois nouvelles portes, toutes fermées. L’une d’elle est même protégée par une solide et lourde herse. Malgré ses blessures, mais aidée par chacun de nous, Simone parvient à défoncer les portes, et à soulever la porte métallique. Qu’aurions-nous fait sans elle ? Ah, si nous avions un vrai crocheteur dans l’équipe ! Oups ! Désolé Brad, je ne savais pas que tu lisais mes chroniques.
La première pièce n’est qu’un placard où s’alignent différentes armes à feu. La deuxième est un laboratoire de chimie, là où Ho Fong prépare et stocke ses poisons. La dernière est une pièce sombre, seulement éclairée par des lueurs provenant d’un plafond d’une incohérente hauteur. Au centre de la pièce, une table supporte une caisse en verre, surmontée elle-aussi une caisse plus petite. Dans la première caisse, Jack Brady y reconnaît Choi Mei Ling, dans la boîte située au-dessus, deux rats d’une taille impressionnante s’y chamaillent. J’explose le premier au pistolet, Dustin éclate le deuxième à la batte.
Pendant que Jack et moi sortons et soignons la demoiselle blessée, les autres continuent d’explorer la salle. Face à la porte, une statue représentant une créature humanoïde tentaculaire s’impose par ses trois mètres de haut et son caractère horrifique. A ses pieds, des cendres et des fragments d’os calcinés semblent délimiter une barrière magique interdite. Comme si nous avions envie de la franchir !
A droite de la pièce, Brad tente de crocheter un petit buffet magnifiquement marqueté de silhouettes bizarres, quand soudain, il se retourne en hurlant. Une aiguille empoisonnée vient de le piquer au doigt. Sa vue commence à décliner jusqu’à l’aveuglement total. Il n’y a pas une minute à perdre. Je l’emmène voir Victor Ollister après qu’il ait aspiré un maximum de poison.
Jack profite également de notre départ pour s’enfuir avec son amie encore inconsciente. Je demande à Simone de porter Brad. Nous courons à travers la maison sans trop réfléchir à qui nous pourrions croiser. Heureusement, aucun voisin ne semble incommodé par les bruits que nous avons faits. En passant devant la malle magique, je l’empoigne pour la balancer dans le bassin. Si je ne peux pas l’emporter, j’espère que ce traitement la détruira.
Arrivés à l’Empereur Jaune, Victor Ollister reconnaît les effets de l’Essence de résignation méditative, un poison très puissant que Ho Fong a déjà utilisé. Si dans vingt-quatre heures, la vue de Brad ne s’améliore pas, alors sa cécité sera permanente. Il ne peut malheureusement rien faire de plus ; nous retournons donc à l’hôtel.
Pendant ce temps, chez Ho Fong, par vengeance, mais aussi pour évacuer un excès d’adrénaline, Dustin s’affaire à punir le meuble coupable, à coup de batte. Il en récupère trois livres et 2 rouleaux avant d’y mettre le feu. Feu qui, nous l'apprendrons plus tard dans les journaux, s’est propagé dans tout le bâtiment arrière. Heureusement que le jardin végétal à empêcher les flammes de détruire l’habitation. Que serait-il advenu de la fillette ?

Nous nous retrouvons tous dans la suite du Four Seasons. Brad est couché avec une forte fièvre. Il est désormais seul pour affronter son destin. Dans la pièce principale, nous sommes partagés entre le fait d’avoir réussi à sauver Choi Mei Ling, et notre échec à secourir Mahmoud. Est-il prisonnier ailleurs ? Est-ce vraiment lui que nous avons tué ? Nous faisons les cent pas, histoire de nous calmer, mais rien n’y fait. Combien d’autres occasions aurons-nous de frapper l’organisation en son cœur ? Nous décidons de rejoindre le quai, afin de trouver Mahmoud, ou à défaut, de détruire l’entrepôt de Ho Fong.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMer 22 Sep - 8:34

L’entrepôt est un grand bâtiment construit sur deux niveaux. Depuis l’extérieur, on peut voir de la lumière à travers les carreaux des fenêtres situées au-dessus des cinq grandes double-portes principales. Pour ne pas attirer l’attention, nous préférons tenter d’entrer par la petite porte latérale donnant accès aux locaux administratifs. Dustin force la serrure assez facilement, et nous voilà tous à fouiller les premiers bureaux pendant que Simone assure la surveillance.
Dans les pièces du rez-de-chaussée, comme dans celles de l’étage, on n’y trouve que des documents en chinois, et à priori, rien qui se rapporte au culte de l’Homme en Noir. Pour l’instant, le coffre-fort nous résiste, mais nous n’avons pas dit notre dernier, nous reviendrons dès que nous aurons sécurisé l’endroit.
Depuis une des salles de l’étage, on peut voir, au travers la vitre de la porte d’accès à l’espace de stockage, un certain nombre de lampes sillonnant entre les montagnes de caisses et de sacs. Il est temps de se confronter aux gardes de Ho Fong.
La porte étant fermée à clé, je démonte la parclose de la vitre en essayant de faire le moins de bruit possible. Tout se passe bien jusqu’au moment où l’une des marches de l’escalier métallique fasse retentir un grincement impossible à couvrir. Nous nous dispersons rapidement dans l’ombre des allées de l'entrepôt.
Soudain, un rayon de lumière vint m’aveugler. Il n’est plus temps d’être discret, je tire. Le Chinois tombe à terre. Je récupère sa lampe et l’éteint, avant de me diriger vers une autre cachette. Autour de moi, j’entends des bruits de lutte, et d’autres coups de feu. L’ennemi est agile et semble habitué à bouger dans l’obscurité.
Thomas crie à l’autre bout de la pièce. Son sort de protection semble ne plus être efficace, je tente de le rejoindre. Au détour d’un empilement de sacs de riz (enfin je crois), un couteau vient se loger dans mon épaule. A bout portant, mon fusil transforme mon agresseur en amas de chair et d’os. Et de deux !
Après avoir éliminé un nouvel assaillant, je rejoins mes deux camarades pour analyser leur état de santé. Ils n’étaient que six ou sept, mais terriblement efficaces. Ho Fong doit vraiment tenir à ce qu’il y a ici. Après avoir rassuré Simone qui faisait toujours le guet à l’entrée, et vérifié que le bruit n’avait pas attiré des curieux, nous commençons la fouille.
Nous trouvons, au bout de plusieurs heures, quelques objets liés au mythe, mais trop volumineux pour les emporter... et toujours aucune trace de Mahmoud. Peu importe ce qu’il y avait dans le coffre, nous décidons d’incendier l’ensemble du bâtiment. Quelle idée aussi de stocker des jerricans d’essence !

Le lendemain matin, l’arrivée de Chen Lok nous réveille en sursaut. Il semble que nous soyons un peu nerveux. Il est temps de quitter cet endroit, avant les représailles du Grand Prêtre. Je passe néanmoins ma journée au chevet de Brad, pendant que Dustin et Thomas examinent les documents volés chez Ho Fong.
A la réception, un nouveau message de Mme Lin nous invite, Brad et moi, à la retrouver pour le repas de ce soir. Je décline l’invitation, mais cette fois pour raison médicale. J’en profite pour envoyer un message à Jack Brady pour proposer mon expertise quant aux soins à apporter à Choi Mei-Ling.

Le jour suivant, un article du journal relate les mésaventures de M. Ho Fong, apparemment victime d’un règlement de compte entre bandes armées. On va peut-être finir par déclencher la guerre de clans initialement projetée. A l’accueil, Mme Lin nous réitère son invitation. Je reporte le rendez-vous à dans quatre jours pour les mêmes raisons qu’hier.
En milieu de matinée, un jeune Chinois vient me chercher pour me conduire dans un endroit secret où se cache Jack. Dustin tente de nous suivre, mais l’organisation Chine Nouvelle est bien rodée à ce genre d’exercice. Lorsqu’on m’annonce que nous sommes arrivés, je découvre un environnement bruyant et enfumé. On m’explique que la présence de la fonderie voisine permet d’étouffer les tirs d'entraînement d’Action Sincère.
En effet, je suis dans un camp militaire où s’activent plusieurs centaines de soldats. On me guide vers une pièce plus calme, où je retrouve Jack et Mei-Ling. Après avoir prodigué quelques soins à la jeune Chinoise, je retrouve Chu Min dans ce qui semble être son quartier général. Il me montre une carte de l’île du Dragon Gris qu’ils ont dressée eux-mêmes après plusieurs années d’observation.
Il m’adresse un compte rendu de l’évolution de la situation sur place. Il me parle comme à un militaire, et cela réveille les instincts que j’ai développés pendant la dernière guerre. S’il compte attaquer l’île, je demande à être présent, surtout maintenant que j’ai pris connaissance de leur force de frappe.
Avant qu’il ne me raccompagne, je leur parle de l’espion Japonais repéré par Dustin. Chu Min m’affirme qu’il ne fait pas partie de leur groupe, et qu’il m’aidera à le démasquer. Nous n’avons toujours aucune idée de la personne qui nous est venue en aide dans la ruelle ; peut-être est-ce lui ? Peut-être pouvons-nous nous en faire un allié ? Mais ce sera plus difficile pour Chu Min de l’admettre.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeJeu 30 Sep - 6:52

La qualité de nos interventions musclées dans les propriétés de Ho Fong a convaincu Chine Nouvelle et Jack Brady de la nécessité de notre présence lors de l’attaque de l’île du Dragon Gris. Par contre, ils ne comptent pas prendre la mer avant la fin de la traduction des Sept livres cryptiques de Hsan, soit dans quatre jours, suivant les estimations de Mu Hsien.
Je les préviens donc, qu’en attendant, pour nous faire oublier à Shanghai, nous avons décidé de retourner à Hong Kong, rendre visite à Roger Carlyle. D’abord surpris, Brass accepte de nous donner toutes les informations nécessaires pour permettre cette rencontre. Il accepte même de partager son réseau, pour nous aider à quitter la ville.
Avant de partir, on propose à Chen Lok de poursuivre la traduction de l’Aquadingen chez lui, sans lui cacher les risques qu’il pourrait prendre en parlant à quiconque de ces travaux. Etrangement, il accepte volontiers. Est-ce la lecture des premiers passages qui attise sa curiosité ? J’espère que ce n’est pas le livre qui le rend avide de savoirs occultes.
En rejoignant le port où nous devons embarquer, notre regard est, une nouvelle fois, attiré par la Dame Noire qui mouille dans la baie. Ce serait quand même plus pratique de convoyer plusieurs dizaines de soldats avec ce genre de véhicule. Et si nous faisions de ce bateau, le nôtre. Grâce au salon de thé, on diffuse à Jack Brady notre volonté de prendre d’assaut le navire de Penhew / Penhurst. Comment Chu Min pourrait-il, cette fois, refuser de participer au combat ?

Dans deux jours, nous serons à Hong Kong. Pour patienter, nous étudions nos derniers renseignements, afin de ne pas passer à côté d’un indice important. Notre fuite semble n’avoir attiré personne. En tout cas, nous n’avons repéré aucun individu plus louche qu’un autre.
Nous avons aussi profité de ce temps mort, pour tenter de joindre l’âme de Mahmoud ; mais il ne répond toujours pas, et pas moyen de laisser un message. Nous essayons de nous convaincre que c’est plutôt bon signe. A moins qu’un sortilège n’empêche cette communication.

Au matin de notre arrivée à Hong Kong, la vision de Brad semble s’améliorer : il voit désormais un peu plus que des lueurs. Si nous en croyons Victor Ollister, nous n’avons plus à nous inquiéter pour lui, il devrait recouvrer la vue dans moins d’une semaine.
Une fois à l'hôpital, nous rencontrons le Dr Yong, le médecin traitant de Roger, et demandons à parler à son patient. Jack Brady a inscrit son ami sous le nom de Randolph Carter, et a payé son hospitalisation pour plusieurs dizaines d’années. Et là, une question importante se pose : Jack est-il un lecteur de Lovecraft ? Ou n’est-ce qu’une coïncidence ?
Roger est un jeune homme marqué. Sa vie est rythmée par des sautes d’humeur assez violentes. Aujourd’hui, il semble posé, et de temps en temps gribouille un hiéroglyphe très ancien, puis un autre dans un autre coin de sa feuille. Sur sa table de chevet, une cinquantaine de feuillets y est entassée ; des centaines de symboles y sont dessinés, mais sans aucune logique apparente. Thomas les récupère, espérant pouvoir les déchiffrer.
Tant qu’il est serein, j’en profite pour prendre une photo de Roger avec le journal du jour. J’enverrai cette preuve à Erica lorsque nous serons en Australie. J’espère ainsi qu’elle nous aidera à retrouver Emily avant qu’elle ne rejoigne Nyarlathotep ou un de ses grands prêtres.
Roger ne semble pas réagir à nos paroles, par contre, après avoir dessiné, et lui avoir montré les symboles de l’Œil de lumière et des ténèbres, il a eu un regard sombre, et s’est mis à rayer avec insistance, puis à déchirer la feuille de papier. Visiblement, Monsieur N. demeure encore dans l’esprit du pauvre homme.
Le médecin nous confirme qu’il devient plus lucide quand il arrête sa médication, par contre, il devient aussi plus violent. Après avoir tenté l’hypnose sur lui, sans succès, nous décidons de repartir pour Shanghai.

Lorsque nous débarquons le lundi 29 juin à Hong Kong, Brad a quasiment retrouvé l’usage de ses yeux. A l’hôtel, plusieurs messages nous attendent : Barrington, de moins en moins enclin à nous aider, nous demande des preuves de la présence de Gavigan. Qu’il aille se faire voir. Le deuxième message est, surprise, celui de Mme Lin, il s’agit de l’invitation au repas d’hier soir. Nous lui répondons, pour la énième fois que nous n’accepterons son offre que si nous y sommes tous conviés.
Après avoir vérifié nos chambres et les alentours, je m’installe dans la suite avec Simone pour feuilleter les journaux des cinq derniers jours, mais je n’y trouve aucune mention aux malheurs de Ho Fong.
Thomas, Brad et Dustin reprennent contact avec Li Weng-Chen pour qu’il les conduise jusqu’à la maison de Chen Lok. Passant par le quartier chinois, ils en profitent pour laisser un message à Jack Brady, lui signalant notre retour, et notre envie d’en découdre.
Après avoir semé trois individus trop curieux, ils entrent enfin chez le traducteur. Lok annonce la fin de son travail pour dans environ un mois. Il y a de grandes chances que d’ici-là, nous ne soyons plus en Asie, ni de ce monde, mais comment faire autrement. Ce livre semble contenir de nombreux sorts, et peut-être même celui des Vampires de feu.
En rentrant à l’hôtel, au nouveau message de Mme Lin, ils lui demandent d’arrêter de nous faire suivre. J’ai personnellement de moins en moins envie de lui restituer son ouvrage. D’ailleurs, la traduction de celui-ci devrait être terminée à l’heure qu’il est.
C’est exactement ce que, le lendemain, nous confirme le messager qui nous attendait dans le hall. Il nous apprend aussi qu’Action Sincère a fait un prisonnier. Nous espérons tous qu’il s’agit du Japonais qui nous espionnait. On fait prévenir Jack qu’on souhaite le rencontrer, et, une heure plus tard, une manifestation organisée par Chine Nouvelle vient faciliter notre fuite, sans attirer les regards.
Sur le trajet vers l’usine désaffectée, on a pu vérifier que la Dame Noire était toujours là. A notre arrivée, Jack et Min sont ensemble pour nous accueillir, et ont beaucoup de choses à nous apprendre : Choi Mei-Lin est en convalescence dans sa famille, Mu Hsien a effectivement terminé de traduire le rouleau de Mme Lin (et ce qu’il contient est primordial pour affronter l’Homme en noir), six soldats nous accompagneront lors du raid de ce soir sur la Dame Noire, et enfin, un Japonais saucissonné nous attend dans la pièce à côté.
Le capitaine Isoge Taro accepte assez facilement de répondre à nos questions. Sa mission est de récolter des informations sur une arme secrète que fabriqueraient les Chinois. Vu que Jack Brady s'intéressait aussi à l’arme et que nous recherchions Jack, il en est venu à nous suivre, et même à nous secourir.
L’armée japonaise pourrait sans doute nous aider à attaquer l’île du Dragon Gris. Par contre, rien ne nous garantit qu’ils n’essayeront pas de s’emparer de l’arme. Nous nous passerons donc de leur soutien, et laissons le soldat continuer à essayer de défaire les nœuds qui le maintiennent à sa chaise.
Le reste de la journée est consacré aux préparatifs de l’assaut du bateau. Vers deux heures, nous nous retrouvons sur la rive du fleuve, nous embarquons sur deux barques, et nous nous dirigeons vers la Dame Noire, l’une à droite, l’autre à gauche. La nuit est calme, aucun bruit ne filtre du bateau. C’est le moment !

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 5 Oct - 8:33

Grâce au brouillard, nous pensions surprendre les marins de la Dame Noire, mais vu notre incapacité à demeurer discrets, le combat s’est vite engagé à l’arme blanche. Dix hybrides se sont jetés sur nous et ont profité de l’étroitesse du pont pour nous infliger beaucoup de dégâts. Enfin, ce sont surtout les soldats d’Action Sincère qui ont pris cher.
En quelques minutes, nous sommes venus à bout des créatures mi-homme, mi-poisson, mi-mollusque, en tout cas, mystérieuses. Nous avons trouvé sur eux des médaillons en bronze à l’effigie de le Femme Boursoufflée, mais aucun tatouage. Je ne m’étais jamais posé la question, alors je vous la pose : Est-il possible de tatouer une peau écailleuse ?

Après avoir prodigué les premiers soins aux grands blessés, nous avons entamé la visite du bateau. On commence par la poupe et une série de pièces d’intendance. Notre progression est vite stoppée par des serrures récalcitrantes. Il semble que les deux portes verrouillées donnent accès à une même pièce. Brad finit par crocheter la première porte mais dès qu’il tente d’allumer la lumière, il se prend une rafale de balles qui le font reculer. Entendant tirer, je n’hésite pas une seconde et défonce la porte située à l’opposé, et tire aussitôt sans prendre le temps de viser. Je m’écarte dans la foulée de l’encadrement de la porte et attend.
Un silence pesant s'ensuit. Ai-je abattu notre ennemi ? Pour le savoir, il faut à nouveau nous rendre vulnérables. Dustin fait une tentative. Il se prend, lui aussi, une balle de pistolet. J’entre à mon tour et ajuste mon tir. Une fois au sol, Dustin n’a plus qu’à l’achever. Heureusement que nous pouvons compter sur notre sort de protection.
D’après les livres de bord, l’homme au sol serait le Capitaine Jules Savoyard. Une rapide analyse de son corps, et surtout de sa peau, m’apprend qu’il a subi, à plusieurs reprises, des radiations supérieures à ce que peut supporter un être humain. Mais par contre, je ne trouve nulle part dans sa cabine, des médicaments capables de m’informer sur le type de radiation et sur son taux d’infection.

On trouve cependant un trousseau de clés. Clés qui se sont avérées utiles dès que nous avons voulu ouvrir les deux portes suivantes. Le petit salon et la chambre désormais accessibles, nous entamons une fouille minutieuse des lieux richement décorés. Nous ne trouvons rien de significatif, si ce n’est la preuve que le propriétaire du bateau est Anglais.
La visite se poursuit par quelques cabines inoccupées, puis par la réserve de charbon, réserve étonnement peu remplie. Brad ayant pour but de naviguer avec ce bateau, il tente d’en savoir plus sur son fonctionnement. Alors que Dustin est à proximité, il ouvre la porte de la chaudière et y remarque la présence d’un objet vert très lumineux. Il referme la porte aussitôt, certain d’avoir découvert la source des maux du capitaine. Malheureusement, nous apprendrons plus tard que notre barman a été irradié du simple fait de s’être trouvé à quelques mètres.
Au même moment, je visite la salle des machines située de l’autre côté de la paroi. Le moteur tourne au ralenti, sans doute pour garder les locaux chauffés. En tout cas, ce n’est pas pour alimenter le bateau en eau chaude. La crasse visible dans les cabines de la proue indique clairement que l'hygiène des hybrides est optionnelle.

On remonte sur la passerelle pour visiter le poste de pilotage, et on y découvre un brouillard beaucoup plus dense qu'auparavant. Soudain, j’entends Brad et Dustin hurler un cri étouffé. Je m’approche pour les voir, et comprends très vite ce qui les perturbe. Une sorte de parasite tente, maintenant, de pénétrer mon corps en passant par mes narines. J’arrive à l’ôter et à me couvrir le visage, mais rien n’y fait, un autre réussit à s’introduire de quelques centimètres en moi. Jack Brady, inquiet, projette alors sur moi un rayon de lumière. Cela a pour effet de faire fuir le filament blanc que je peux voir à présent. On décide d’allumer toutes les lampes du bateau et de se réfugier dans la cabine de pilotage.
Dehors, la créature immense entoure le bateau, elle est blanche et vaporeuse. Y a-t-il encore du brouillard ? Ou est-ce la créature, le brouillard ? Heureusement la luminosité accrue la tient à distance. Mais notre répit n’est que de courte durée. Devant moi, un Chinois vient d’être emporté par une tornade noire. Ce n’est pas possible, il y a forcément un sorcier sur ce bateau, ou très proche. On oriente les poursuites jusqu’à découvrir une jonque à voile rouge, à cinquante mètres derrière nous.
Un deuxième Chinois est alors expulsé de l’autre côté du bastingage. Je tire, Dustin fait de même. Pendant que Jack tente de trouver l’ombre qui nous attaque, en balayant le ciel avec un projecteur, Brad s’active à démarrer le bateau dans le but de venir heurter la jonque ennemie. Un troisième Chinois quitte violemment le pont. Quel sortilège est-ce encore là ? Je m’attache à la rambarde avec la première corde que je trouve, puis ajuste un tir alors que l'ombre s’approche de moi.
Elle commence à me ceinturer, mais je me dégage miraculeusement. Je sais désormais qu’il s'agit d’une horreur chasseresse. Seules les armes puissantes peuvent venir à bout de ses défenses surnaturelles. Au prochain passage, on concentre nos tirs. Elle approche, elle hurle de douleur avant de disparaître par un portail magique.

La Dame Noire, vient d’entrer en contact avec l’Eventail Noir. Malgré leurs blessures, Dustin et Thomas sautent d’un pont à l’autre, et tentent de trouver Ho Fong. Tous les projecteurs sont braqués sur les cabines. Il ne peut rester caché dans l’obscurité. Dustin est victime, coup sur coup, de deux sorts, il résiste au flétrissement, mais se fait mordre par le bras du grand prêtre métamorphosé en serpent. Thomas finit par atteindre le sorcier qui tombe à l’eau sous la puissance d’un énième coup de feu. Est-il mort ? J’ai l’impression d’être le seul à penser que non.
Sur son bateau nous ne trouvons que ses vêtements de cérémonie et deux cadavres. Enfin, quand nous les avons trouvés, ils vivaient encore. Il n’y a aucune radio. D’ailleurs, nous n’en avons pas vu non plus sur la Dame Noire.

Après avoir nourri les poissons avec les corps inertes de nos assaillants, nous pouvons prétendre à une bonne nuit de sommeil. Bonne mais courte. Dustin est très malade. Mais vu qu’il n’a été que très peu de temps en contact avec la source d’énergie, il devrait s’en remettre d’ici quelques jours, sauf si, bien sûr, il s’agit d’une pierre d’un autre monde et d’un autre temps.
Jack Brady nous quitte, ainsi que le seul soldat Chinois rescapé. Il a pour consigne de contacter Jia Zhao et de rassembler les hommes de Chine Nouvelle pour une petite croisière vers l’île du Dragon Gris. Nous restons toute la journée à bord. Nous nous relayons pour anticiper une éventuelle attaque. A la fin de mon quart, je prends soin de dénombrer le nombre de rations entassées dans le garde-manger. Si nous devons voyager pendant dix jours, il va falloir embarquer beaucoup plus de vivres.

Le lendemain, après avoir accueilli Jack et quelques Chinois, Brad et moi rejoignons l’hôtel pour aller chercher Simone et toutes nos affaires. On en profite pour rendre visite à Victor Ollister et la voyante. Le premier accueille la nouvelle de la mort de Ho Fong sans excès d’enthousiasme. Serait-il dubitatif ? La seconde rêve toujours dans de meilleurs ailleurs, et ne souhaite plus retrouver le monde de l’éveil.
Nous avons décidé de partir dans trois jours ; Reste à apprendre le sort permettant de signer comme le faisaient les Anciens. Chu Min est prêt à nous envoyer cinquante soldats, et quelque chose me dit qu’ils ne seront pas de trop.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeSam 9 Oct - 12:05

La fin ou, je l'espère, le dénouement est proche... Il est temps de mettre nos affaires en ordre en Chine avant le grand départ vers d'autres cieux. L'Australie semble être notre prochaine (ultime ?) destination. Nous aurons ainsi bouclé ce tour du monde imprévu qui aura ébranlé nombre de nos certitudes. Comment revenir à une vie normale après cela ? Le pouvons-nous ? Le souhaitons-nous seulement ?
En attendant, il est temps de revenir vers Mme Lin, Gregory, Brad et moi (Dustin continuant à se remettre de notre folle équipée). Celle-ci, malgré la restitution de son livre, nous bat froid. Trop d'invitations déclinées de notre part, trop d'intransigeance, de dettes à son égard que nous n'aurions pas payées. Elle nous aurait soit-disant aidés mais comment peut-elle nous reprocher de ne pas la remercier de nous avoir aidées si par nature son aide devait rester secrète, y compris pour nous ? J'ai sans doute trop d'idées simples au sujet de l'Orient compliqué comme dira l'autre... Pour ma part, je me sens tellement ignoré et transparent lors de cet entretien que c'est comme si j'étais déjà un fantôme.
Plus positive est ma visite à Chen Lock. Il continue de traduire assidûment et ne semble pas perturbé outre mesure par la nature de ce qu'il lit. C'est apaisant avant ce qui nous attend.
Nous rejoignons directement Action Sincère et embarquons sur la Dame Noire. C'est le 4 juillet et nous ne sommes pas à la fête.
Après quelques jours de navigation, nous sommes en vue de l'île. Un village est en vue mais ce n'est pas ce qui nous attire le plus l'oeil. Il y a un éclat métallique reflété par le soleil dans la forêt et surtout un volcan imposant. Le débarquement se passe convenablement et nos compagnons lancent une attaque nous permettant de gagner la forêt. Vont-ils pouvoir résister à la fois aux hybrides et aux profonds sortis des eaux qui viennent en renfort. L'expérience militaire d'un Brady devrait pouvoir leur permettre d'établir une tête de pont mais sait-on jamais ?
Nous gagnons la forêt et ne constatons rien de notable à l'endroit du reflet, si ce n'est une piste que les experts en survie nous permettent de suivre jusqu'au volcan. Ou, plus précisément, jusqu'à une galerie s'enfonçant dans le volcan. L'arme serait-elle alimentée par géothermie ? Nos ennemis seraient si en avance sur leur temps ? Ceci est à ranger à côté du mode de propulsion de la Dame Noire... Nous nous frottons sans doute à trop forte partie mais il est trop tard pour reculer.
Nous débouchons rapidement vers une salle où des ouvriers s'affairent sur un structure que nous décidons d'abattre. Nous optons pour une action directe et lançons des grenades. Nous avons des progrès à faire mais je me découvre un talent inouï (ou une chance insolente) pour le soccer. Brad ayant laissé tomber sa grenade à ses pieds, j'ai tout juste le temps de la reprendre de volée du pied avant de l'expédier où je peux. Steeve Bloomer n'aurait sans doute pas renié ce geste. Mais si les ouvriers tombent sous nos coups, il en est d'autres que cela réveille. Les prisonniers que nous n'avions pas vu d'une part mais surtout une créature monstrueuse d'autre part. Mes nerfs flanchent, tout comme ceux de Brad et je sens que je reverrai cette vision de cauchemar pendant très longtemps tant mon esprit vacille... Nous ne devons notre protection le temps de reprendre nos esprits qu'à la protection de Simone et à l'intervention héroïque de Gregory et de Dustin. Sans doute est-ce l'habitude d'esquiver les coups et jets de projectiles dans son bar mais ce dernier arrive à s'extirper plusieurs fois des tentacules lancés à sa poursuite tandis que Gregory harcèle la créature. Une fois nos esprits revenus, Brad parvient à immobiliser le monstre par deux fois mais, par deux fois, la muraille de feu dans laquelle nous l'enfermons n'a que peu d'effets sur elle. Par contre, la structure finit pas s'écrouler. Notre mission semble accomplie et Dustin retrouve parmi les prisonniers son fils : Mahmoud que nous croyions mort. Si ce n'était la présence de la monstruosité sur nos talons, nous pourrions presque croire à une dénouement heureux. Il est temps d'évacuer.
Nous courrons, nous quatre, Simone et Mahmoud mais celui-ci est affaibli. Simone le porte, puis Dustin tandis que nous progressons difficilement. Mes années d'athlétisme universitaires me reviennent, j'ouvre la marche suivi de Brad, qui finit par me dépasser. L'âge m'a, lui aussi, rattrapé sur ce coup-là. Nos compagnons semblent plus à la peine.
Sur la plage, seuls deux Chinois ont survécu. Un vrai carnage digne des escarmouches de la Grande Guerre. Brad se rue vers la Dame Noire et la met en marche. Je me lance sur le pont et réussi je ne sais comment à monter. Je me retourne. Nous ne sommes que quatre. Gregory, Dustin, Simone et Mahmoud sont à peine 50 mètres. Si proches...
... et pourtant si loin. Je les vois quand soudain je suis soufflé. Dans tous les sens du terme et je ne suis pas le seul. Soufflé, le volcan. Soufflée, l'île. Soufflée l'arme de l'ennemi. Soufflés nos amis. Soufflés par une explosion titanesque sans équivalent dans l'histoire. Oubliés le Vésuve de 79 et le Krakatoa de 1883 ! Il ne reste plus rien, rien que moi. Hébété, soufflé. Plus rien n'existe...
Seul Brad semble gérer la situation. Je ne sais pas comment il s'y ait pris mais il a réussi à faire filer la Dame Noire au delà de la lame de fonds provoquée par l'explosion. Tout le monde est mort et nous devons la vie à une invention du créateur de l'engin de mort qui a brutalement supprimé nos amis, à jamais réunis dans la mort désormais. C'est donc sur cela que l'agent japonais avait des vues ? Puisse le monde ne jamais recréer un tel engin... A quoi a servi l'Histoire ? Comment continuer Brad et moi ? Comment ne pas sombrer à bord de ce bateau ?

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 12 Oct - 17:47

Je m'appelle Claire Coulter. Vous connaissez sans doute déjà ma fille Emily, et feu notre ami commun Grégory Dwelling. J’ai 57 ans, et jusqu’à, il y a encore quelques mois, j’étais organisatrice et mécène d’expéditions archéologiques. Depuis le 28 avril 1925, date de la disparition de ma fille dans le port de Marseille, mes journées n’ont pour but que de la retrouver. J’ai déjà perdu un fils, disparu des radars lors d’un raid aérien en 1917, il n’est pas envisageable que Nyarlathotep me vole mon dernier enfant.
J’ai passé plusieurs mois à la bibliothèque de l’université de Miskatonic pour tenter de comprendre ce que veut l’Homme en noir. Des recherches longues et fastidieuses, des recherches perturbantes et vaines, quand soudain, tout s’est accéléré :
Le 8 juillet dernier, le détective que j’avais engagé en France m’annonce avoir enfin trouvé une piste : Emily aurait quitté Marseille pour Sydney.
Le 9 juillet, alors que j’étais sur le point de préparer mes valises, je reçois les notes de Grégory, et passe la journée à les lire.
Le 10 juillet, un article dans le journal fait mention de l’explosion d’un atoll à 500 miles de la Chine. J’ai un mauvais préssentiment. Je demande à mon ami Odama Brown de me rejoindre à New-York pour une séance de spiritisme.
Le 12 juillet, je peux, malheureusement, m’entretenir avec l’esprit de Grégory. Il me raconte ses dernières heures. Il paraît serein. Il a vécu en aidant les autres. Il est mort fidèle à ses convictions.
Cela fait maintenant deux semaines que je navigue en direction de l’Australie.
Qu’est-ce qui m’attend là-bas ?

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeLun 18 Oct - 14:21

Après trois semaines sur le paquebot, à lire et relire les chroniques d’Emily et de Grégory, je débarque enfin à Sydney. Je me choisis un hôtel proche de tous les hauts lieux culturels de la ville. Par chance, Anthony Cowles n’habite pas loin du campus, de la bibliothèque et du musée.
Ma priorité est de trouver un détective capable de retrouver la trace de ma fille, depuis son débarquement, ici, il y a maintenant 3 mois. Ensuite, j’essaie de prendre contact avec Anthony Cowles, mais en arrivant chez lui, j’apprends qu’il a prolongé son séjour à Arkham de quelques semaines. Malgré tout, je suis accueillie par un charmant jeune homme. Le professeur Dodge est un ami du professeur Cowles et vit chez lui depuis plus d’un an.
David a 34 ans, il enseigne lui aussi l’archéologie à l’université, et accepte de m’aider dans mes recherches. Il m’ouvre les portes du musée et me permet d’accéder à certaines pièces de la bibliothèque pourtant réservées aux chercheurs émérites. J’y découvre un livre de chants aborigènes pour le moins étrange. Il mentionne une cité sous les sables, construite par les Dieux vaincus par les vents.
En attendant l’arrivée de la Dame Noire, je passe mes journées à feuilleter des vieux journaux datant de la période à laquelle Robert Houston est censé être venu en Australie. Quelques articles attirent mon attention ; certains font référence à une cité souterraine, d’autres à des disparitions de mineurs dans le désert, et enfin, plusieurs indiquent la présence d’un Américain farfelu sorti de nulle part. Peut-être que ce John Carver pourrait-être le Dr. Houston ?

Dix jours après mon arrivée, c’est au tour de mes compagnons de fouler le sol australien. Je fais la connaissance de Charles Lucky Luciano, une personne que je n’aurais jamais été amenée à rencontrer si Emily ne s’était pas engagée dans cette quête insensée. Il est, semble-t-il, négociant en produits illicites, et, un peu trop fréquemment à mon goût, testeur de sa propre marchandise. Il manquerait plus que ce soit de la cocaïne !
Ils s’installent dans le même hôtel que moi, ce qui nous a permis de mettre en commun, dès le premier jour, toutes nos découvertes. J’apprends la fin de la traduction de l’Aquadingen, mais consent à laisser à Thomas la priorité pour l’étudier. Brad et Thomas me font également part de nouveaux troubles psychologiques qui les accablent. Espérons que ces prémices de folies ne s’intensifient pas.

Après analyse des articles de journaux que j’avais mis de côté, il semble que la piste des prospecteurs miniers est à suivre. Une rapide visite aux administrations des Mines nous offre une liste conséquente de compagnies. Nous passons les deux jours suivants à la recherche de celui qui a pu guider Jackson Elias jusqu’au Grand désert de sable, mais en vain. Sans doute se trouve-t-il dans les terres de l’ouest ?
A peine la famille Cowles avait-elle posé ses valises, que nous lui proposions déjà de partir pour la cité souterraine dont parle tant de légendes aborigènes. Cette cité pourrait être celle de la Grande Race de Yith, donc c’est avec un enthousiasme non dissimulé que Anthony, Eva et David acceptent de participer à l’expédition.

Nous consacrons une journée aux préparatifs du voyage, certains en se reposant, d’autres en distribuant des billets sans compter. D’après Dodge, nous aurons encore la possibilité de nous équiper à Cuncudgerie avant de parcourir les sables du désert australien. Le bateau que Sir Aubrey Penhew a eu l’amabilité de nous offrir devrait nous conduire, d’ici quelques jours, à Port Hedland, mais, sur le trajet, nous ferons une halte à Darwin pour visiter les locaux de la compagnie Randolph.
Darwin est une petite ville cosmopolite, et nous n’avons pas de difficulté à passer inaperçus. Lucky tente une approche des locaux de Tobby Randolph. Le propriétaire ne lui confie aucun renseignement, mais cela lui a permis de collecter suffisamment d’informations pour faciliter notre future visite nocturne. Après avoir attendu que la plupart des occupants de l’hôtel Victoria s’endorme, nous prenons la route pour le port.
Sur le trajet, Lucky reconnaît Tobby Randolph et son employé, attablés à un bar. Profitons-en ! Brad crochète la serrure et nous fait entrer. Le silence règne dans l’entrepôt. Enfin, jusqu’au moment où il a fallu défoncer le meuble de bureau, pour accéder aux livres de compte. Nous faisons rapidement le tour des lieux et nous y découvrons deux caisses adressées à Penhew. Comme dit l’expression, “Qui possède le bateau, possède les cadeaux”, nous nous attribuons les caisses lui étant destinées.
La première contient une statue stylisée de Cthulhu, mais malheureusement, un peu trop grande pour nos sacs. Par contre, la seconde caisse m'intéresse beaucoup, elle protégeait un ustensile étrange, accompagné d’une note manuscrite : “Outil de repérage à courte portée utilisé par les Yithiens.” Charles et moi quittons les lieux, pour rejoindre le bateau pendant que les autres retournent à l’hôtel.
Demain nous voguerons à nouveau, et je prendrai le temps d’examiner cet objet convoité par le culte.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeLun 18 Oct - 20:51

Nous sommes rentrés à Shanghai comme nous avons pu. Nous avons le sentiment d'avoir raté notre mission quand nous nous échouons dans le port de la ville. Nous n'avons plus rien à faire ici et, encore sous le choc, je me mets à avoir des pensées morbides. Tant de morts, je devrais avoir l'habitude vues les momies et autres sépultures que j'ai pu croiser au fil de ma carrière. Mais je me prends à penser que je ne pourrais plus le refaire. Les tissus morts m'indisposent. Je ne suis plus dans mon assiette et d'ailleurs, je n'en veux plus que difficilement dans la mienne. Deviendrais-je végétarien ? ou nécrophobe ? ce qui serait un comble.
Quoiqu'il en soit, une mise au repos s'impose. La traduction achevée, et le naturel revenu, je me jette dans la lecture de l'aquadingen et en tire de nouveaux sorts. Bonne pioche, le premier que j'apprends à maîtriser me permets d'annuler une résurrection. Rendre à un mort vivant son statut de mort tout court. Voilà qui peut être utile à un archéologue qui a peur des choses mortes. Avant le sort, j'ai peur. et après le sort, eh bien, j'ai peur aussi...
J'en étais à ceci de mes réflexions quand un jeune homme assez m'as-tu-vu se présente à nous comme un associé du frère de Dustin : Charles Luciano. Il insiste pour qu'on l'appelle "lucky" (ce qui ne saurait être de trop). Il semble suivre un traitement au long cours car il use et abuse d'une poudre blanche dont je préfère ne pas savoir la teneur... Enfin, cela reste de l'aide et, vue la situation, on ne peut se permettre de la repousser. En tous cas, Australie, nous voici !

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeLun 25 Oct - 6:31

Malgré mon impatience, j’attends le lendemain matin, et d’être en mer, pour examiner l’outil Yithien. J’ai beau le retourner dans tous les sens, actionner toutes les molettes et les boutons, rien ne semble se produire. Me voyant découragée, Brad tente à son tour de comprendre comment utiliser l’objet mystérieux. Soudain, sans vraiment savoir comment, un petit cache pivote et laisse apparaître une lentille de verre. Brad jette un œil dans le tube métallique et s’effondre.
J’alerte les autres pendant que je l’examine. Il est vivant, inconscient, mais vivant. Les hommes le portent jusqu’à sa chambre. Moi, je m’empresse de cacher l’artefact responsable de son état comateux de la vue de nos accompagnants. Qu’est-ce encore que cette magie qui nous frappe ? Dire que j’aurais pu me retrouver à sa place.
Maintenant que nous sommes loin de la côte, il n’est plus question de retourner à Darwin. Dodge prend le relais de Brad à la barre du bateau. Nous continuons en direction de Port Hedland, nous trouverons bien un médecin là-bas. Je tourne en rond dans ma cabine. Que s’est-il passé ? Quel sortilège a-t-il pu le frapper ? Aucun bateau en vue autour de nous. Y a-t-il quelqu’un de malveillant à bord ? Ou l’objet est-il autonome ? J’opte plutôt pour cette option.
Lucky est au chevet de Brad quand je retourne dans sa chambre. Je lui explique mon inquiétude afin qu’il ne trouve pas étrange que j’emporte avec moi, les armes de Brad. Il pourrait se réveiller et être un danger pour nous, comme pour lui. Lucky, dubitatif, me laisse quitter la cabine.
Je passe la soirée avec Anthony Cowles et David Dodge, déjà pour me changer les idées, mais aussi pour en apprendre davantage sur les prospecteurs miniers impliqués dans notre histoire. Anthony a récupéré le carnet de Mac Whirr à sa mort. C’est Mackenzie, un ami commun à eux deux qui le lui a transmis. Ce nom figure aussi dans la correspondance de Jackson Elias ; Ce devrait être la première personne à qui nous rendrons visite à notre arrivée à Port Hedland.

Nous nous relayons toute la nuit auprès de Brad. Tant qu’il “dort,” son état n’empire pas, mais en milieu de matinée, son corps commence à trembler, d’abord par petits mouvements, puis par saccades d’amplitude irrégulières. Progressivement, il reprend connaissance. Ses yeux s’ouvrent en grand. Il regarde tout autour de lui, comme s’il découvrait pour la première fois, son environnement. Il émet, de temps en temps, des sons incohérents, d’abord étouffés, puis plus articulés.
Durant les heures suivantes, son attitude évolue. Ses mouvements deviennent moins anarchiques, son attitude devient plus posée. Dès lors qu’il a réussi à se tenir assis sur son lit, il paraît plus à l’écoute de nos propos, et tente même de parler. Nous passons le restant de la journée à suivre l’évolution de sa renaissance. Il réapprend très vite, mais n’a aucun souvenir de qui il est. Je lui apporte de la nourriture et des magazines sur l’aviation. Je commence à les lire en pointant du doigt chaque mot que je prononce. Il semble attentif à mes propos et aux mouvements de mes mains. J’enchaine sur l’extrait d’un livre en anglais, puis un en français. Il s’adapte sans cesse, même quand je lui présente un ouvrage à l’envers.
Il apprend vite, il apprend trop vite à mon goût. J’ai l’impression que ses connaissances dépassent celles qu’il possédait il y a encore deux jours. Je lui sers un verre. Le Brad que nous côtoyons aurait bu cul-sec le doigt de whiskey. Celui qui se tient devant nous le rechigne. J’enchaine les tests : je lui tends sa boussole, l’objet auquel il tient le plus. Il l’observe, l’analyse, la fait tourner en suivant du regard la flèche rouge. Puis il tente de se déplacer. N’y parvenant pas, il rampe jusqu’aux escaliers et rejoint le pont du bateau. Dehors, il analyse à nouveau les effets de la boussole. Il fait le lien entre l’orientation et l’environnement, mais aucun sentiment ne le touche quant à la portée symbolique de son socle.
Nous le ramenons dans sa chambre. Là, je commence à dessiner l’outil yithien. Je dessine grossièrement les contours, puis entre un peu plus dans les détails. Une étincelle est visible dans ses yeux, il comprend ce que je dessine. Il me prend alors le crayon et corrige mon croquis. Son habileté est à revoir, par contre, la justesse de son trait est irréprochable. Il commence à m’inquiéter.
Pendant qu’il s’occupe avec les autres, j’en profite pour vider totalement sa chambre. Je ne lui laisse que des draps et des couvertures. Je n’ai aucune confiance dans l’être qui a partagé ma journée. Ce dont je suis sûr, c’est que ce n’est pas Brad. En tout cas, ce n’est pas son esprit. Cette créature semble se nourrir d’informations ; ma volonté est de la couper de toute source de savoirs. Je prends la décision de l’enfermer dans la cabine désormais vide.

Je passe la journée suivante loin de “Brad.” Mon souhait était de le laisser seul sans nourriture spirituelle. J’avais dans l’idée que, affamée, le spectre qui hante notre ami aurait quitté de lui-même son corps physique. J’ai peur de le retrouver dans le même état que ma pauvre Emily. Mes collègues, ayant pitié de lui, ont continué à l’enrichir de connaissances de toutes sortes : notices, cartes, revues, livres de toutes sortes.
Désormais, “Brad” lit seul. Il dévore les romans d’aventure de l’ancien capitaine de la Dame Noire. Il a soif d’apprendre. Et il en redemande. Oui, maintenant, il parle. Il parle couramment même, l’anglais et le français, les deux langues que nous avons utilisées jusqu’à maintenant, devant lui. Dans l’espoir de soigner l’amnésie temporaire de Brad, Thomas lui donne à lire ses notes de campagne. Selon ses dires, il les a lus comme un roman.
En fin de soirée, nous voyons apparaître les contours de la petite ville de Port Hedland. Demain, j’irai rencontrer Mackenzie, avec la famille Cowles et David Dodge ; mes compères ne souhaitant pas laisser “Brad,” seul sur le bateau. Jusqu’au lendemain matin, j’évite de croiser les autres, je m’installe dans ma chambre avec une pile de livres occultes. J’essaie de trouver comment libérer Brad de son marionnettiste, mais en vain.

Nous sommes accueillis chaleureusement par Mackenzie. Cet homme de 44 ans nous propose même de séjourner chez lui en attendant notre départ pour Cuncudgerie. Je suis la seule à décliner l’invitation. Les soucis de Brad restent une priorité.
Le prospecteur me fournit plus d'informations que je n’osais espérer, notamment la position exacte du site photographié par Mac Whirr (22°03’14” de latitude Sud et 125°00’39” de longitude Est). Il me parle de sa rencontre avec Jackson Elias, et il enchaîne avec celle de John Carver. Si, comme nous le pensons, il s’agit bien du pseudonyme utilisé par le Dr Houston, alors il a un temps d’avance sur nous qui n’est pas négligeable. Pourquoi n’ai-je pas pensé à prendre la photo de Robert pour le confondre ?
Je repars également avec le nom de Yawara Gorzang, il s’occupera, pour nous, des préparatifs de notre expédition, et ce, avant même notre arrivée à la cité minière. Je ne rentre pas tout de suite au bateau, je vais me renseigner sur les horaires des trains en destination de Cuncudgerie et en profite pour envoyer un télégramme au détective de Sydney.
Quand je rejoins le port, Lucky a quitté la Dame Noire pour écumer les bars et tenter d’en apprendre plus sur les rumeurs locales, mais surtout, je remarque “Brad”, sur le pont, en train de manipuler un sextant, et de prendre des notes. Thomas à côté de lui, analyse les calculs et les croquis qui remplissent les papiers étalés sur le sol. Thomas me les montre en criant au génie de notre ami. Mais, Thomas, tu ne vois donc pas qu’il ne s’agit plus de Brad. Brad, avec sa phobie des miroirs, serait incapable d’utiliser un sextant. Je ne peux rien lui dire devant l’autre “Brad,” je ne veux pas m’en faire un ennemi, il devra s’en rendre compte seul.

Le lendemain, je passe la journée, enfermée dans ma cabine avec mes livres de livres. (Blague franco-anglaise qui ne fait rire que mon mari. Le reverrai-je un jour ? Dans quelle croisade me suis-je embarquée ?) Pendant ce temps, Thomas et “Brad” sont à l’église, et Lucky cuve quelque part.
Le soir, en allant me chercher quelque chose à manger, je retrouve, posés sur la table, une série de dessins, évidemment produits par “Brad.” Ils représentent des avions étranges ? Leurs ailes sont courtes et la carlingue disproportionnée. Comment un tel engin pourrait-il voler ? Et sans roues, comment pourrait-il atterrir ? Jusqu’à présent, “Brad” ne faisait que reproduire ce qu’il avait vu. Là, c’est différent. Ces avions viennent de son imagination, … ou de son esprit.
Lundi matin, je retourne chez Mackenzie, j’apporte à Eva ses affaires ; son père refusant qu’elle nous accompagne au milieu du désert. Je passe à la pseudo-gare vérifier que le train est toujours prévu pour demain, et retourne sur le bateau avec les journaux du dernier mois. Je me suis fait une raison : comme je n’ai pas pu empêcher mes camarades d’alimenter “Brad” en savoir, j’espère décourager son “parasite”, en lui faisant lire des choses banales, redondantes, inutiles. Cependant, malheureusement, il s’y intéresse tout de même.
Je suis surprise par la vitesse avec laquelle il assimile désormais les ouvrages écrits. Il a atteint des capacités surhumaines qui m’effraient vraiment. Reverrons-nous un jour notre camarade investigateur ? Et si oui, dans quel état mental ? Une expérience comme celle qu’il vit en ce moment, ne peut que laisser des séquelles indélébiles.

Avant de monter sur le plateau à ciel ouvert qui va nous porter jusqu’à Cuncudgerie, je vais jusqu’au télégraphe. Le message du détective me décourage : Emily n’a laissé aucune trace à Sydney. Où peut-elle bien être ? A-t-elle rejoint Robert Houston ? Est-ce aussi le cas de Brad ?
Le train de marchandises n’est occupé que par nous six, et trois aborigènes. J’envoie “Brad” parler avec eux. En huit heures de voyage, est-il capable d’assimiler leur langue ? Ce pourrait nous être utile. Malheureusement, les autochtones ont préféré rester muet en présence d’un blanc.
Le voyage est interminable, les paysages sont interminables, la chaleur se fait ressentir alors que nous n'avons accompli que la moitié du trajet. Dans le ciel, lui aussi interminable, on remarque trois créatures volantes. Elles sont noires, et semblent de grande taille. Mais, il est difficile d’en juger sans aucun point de repère. Leurs vols sont chaotiques. Elles ne donnent pas l’impression de se diriger vers un endroit précis. Sont-elles en train de chasser ? Est-ce cela que Emily et Gregory appelaient des horreurs chasseresses ?

Nous arrivons enfin à Cuncudgerie. Yawara nous accueille et nous propose de monter notre campement à quelques mètres de l’endroit où sont parqués nos chameaux. Les tentes sont installées juste à l’heure pour aller se coucher. Mais Lucky a d’autres idées en tête : nouvelle ville, nouveaux bars, nouvelles rumeurs. Avant qu’il ne parte, je lui tends une photo du docteur Houston ; il est temps de savoir si nos soupçons se vérifient.
Le lendemain matin, Lucky nous le confirma et nous fit un résumé complet des potins du village. Ah les querelles de clochers ! Ah les croyances des faibles d’esprit !

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 9 Nov - 13:56

Le reste du campement est encore couché quand je prends la direction de la seule épicerie de la ville. C’est un des passages obligatoires avant de prendre la route vers le désert. Si le détective n’a trouvé aucune trace d’Emily à Sydney, peut-être en trouverai-je ici ? Je partage donc mon temps entre la logistique de l'expédition et mon enquête personnelle. Malheureusement seule ma première tâche s’avère productive. Ma fille semble ne pas être venue à Cuncudgerie.
L’après-midi, je poursuis mes emplettes à la boutique de Mortimer Wycroft. Je pensais pouvoir éviter de le rencontrer, mais il a le monopole sur certains articles indispensables. Le bâtiment paraît vide. Seules trois demoiselles se prélassent sur le perron. Quand je pénètre à l’intérieur, le propriétaire se lève lentement de sa chaise pour me renseigner. Vu son humeur, j’imagine que je l’ai dérangé pendant sa sieste.
Mortimer ne fait pas du tout couleur locale : il est blanc comme un linge (malade ? mort ?) et porte un costume trop habillé. Il est lent, mais efficace. La boutique est plutôt grande, et les étagères branlantes ne sont accessibles que par lui, derrière cet immense comptoir en “U”. Je lui laisse une liste de matériel en tout genre, car je préfère partir rapidement, il fait ici, une chaleur accablante. Ma commande sera disponible dès demain.

Avant de repartir poursuivre mes recherches dans d’autres commerces, je m’éloigne un peu, pour examiner le bâtiment. Maintenant que j’ai analysé l’intérieur, il est plus facile d’appréhender la dimension des salles dans lesquelles je n’ai pu me rendre. C’est au moment où je me retourne, qu’une des jeunes femmes décide de se relever. Quel heureux hasard ! Je remarque alors un tatouage parfaitement visible en limite de son décolleté. Il s’agit d’un symbole vu sur une grande partie des caisses entassées dans l’entrepôt Randolph, le symbole du culte de la chauve-souris des sables.
J’apprendrai plus tard que les trois métisses ne sont autre que les filles de Mortimer. Ils vivent ensemble à l’étage de leur commerce. L’accès à l’appartement est quant à lui, situé à l'opposé de celui du magasin. Je m’empresse de rejoindre le camp pour alerter mes camarades. Lucky, puis Thomas après lui, décident d’observer les allers et venues de la Famille Wycroft, mais ils n’apprendront rien de plus. Dépité, Lucky part tenter sa chance auprès de filles de joie. Il pensait rencontrer des gens dénudés arborant le même tatouage, mais, là encore, ses recherches furent vaines.
De mon côté, j’attendis la nuit tombée, pour tester les talents de crocheteur de notre nouveau Brad, en tentant de lui faire ouvrir le petit appentis situé en annexe de la boutique de Mortimer. Soit il ne souhaitait pas m’aider, soit il a aussi perdu ce talent, quoi qu’il en soit, je ne fus pas surprise que la porte reste close, comme la maison de Lucky.

Le lendemain, en fin de matinée, nous faisons tous route vers la boutique de Mortimer pour prendre possession de nos achats. Alors que nous retournons au camp, Lucky choisit de rester pour effectuer d’autres courses : il ne conçoit pas de partir au-devant de potentiels dangers sans emporter de la dynamite. C'est donc en compagnie de douze bâtons que nous voyagerons demain.
Nous passons le restant de la journée et une partie de la soirée, à contrôler le matériel. Ce n’est pas que nous n’avons pas confiance en Wycroft, mais, il a plus la tête du gars qui veut notre mort, que celle de celui qui nous souhaite de trouver de l’or. Apparemment, rien ne semble détérioré, ni saboté. Mais, vérifions encore.

Les premiers kilomètres dans le désert sont plutôt tranquilles et dépaysants. Notre seule problématique est d’identifier la personne qui nous suit depuis deux jours. Elle n’est pas très discrète. Est-ce volontaire ? Elle demeure éloignée de nous d’environ vingt minutes. Pourrait-on lui tendre une embuscade ? Le terrain n’est, pour l’instant, pas propice à ce genre de manœuvre. Par contre, Yawara pense que dès demain, cela pourrait être possible.
Effectivement, quelques centaines de mètres avant d’installer notre campement pour notre troisième nuit, on remarque un endroit idéal. Notre poursuivant ne peut qu’emprunter ce passage, et il y sera vulnérable. Nos deux meilleurs tireurs se laissent détacher pour l’attendre, alors que nous progressons vers le plateau voisin. Quelle ne fut pas notre surprise de voir revenir, entre Lucky et Thomas, Eva Cowles. Ah, les jeunes filles d’aujourd’hui ! Elles n’en font qu’à leur tête. Mais, on ne peut décemment pas la renvoyer à Cucundgerie.

Depuis le début de notre expédition, nous avons organisé des tours de garde en duo. À la base, il s’agissait seulement de garantir qu’au moins un des deux ne s’endormirait pas. Mais au fil des nuits, je trouvais un tout autre intérêt à veiller en tandem : La nuit laissait régulièrement apparaître des choses étranges, choses qui, si nous n’avions pas été deux à les voir, auraient pu entamer un peu plus notre santé mentale.
Entre les kangourous géants, les goules, les créatures humanoïdes à trois doigts, les volcans et les glyptodons, la meute de dingos que nous avons vue, la nuit dernière, Eva et moi, semblait presque banale. Pourquoi ces créatures ne faisaient-elles que passer ? L'interaction que nous pouvions avoir avec elles se limitait à de la reconnaissance mutuelle, mais aucun contact physique ne s’est jamais établi. Avons-nous affaire à des hallucinations collectives ? Quelqu’un nous a-t-il drogué ? Les mirages peuvent-ils être observés dans l’obscurité ? Aurons-nous un jour une explication à ce phénomène ?

Évidemment, ce ne fut pas notre seule surprise : au matin de notre quatrième jour dans le désert, nous avons retrouvé Brad. À son réveil, il n’avait plus aucun souvenir depuis qu’il avait fait fonctionner l’outil Yithien. Il a ainsi retrouvé ses compétences d’antan, ses phobies, et ses mauvaises manières. J’en ai plus qu’assez qu’il essaie de fouiller dans mes affaires. Il n’est pas question que je le laisse casser mon miroir.
Brad reste coi devant la quantité de pages qu’il a remplie en 11 jours : Des textes appartenant à une autre culture, des croquis, à la fois précis et incohérents, des listes, des notes manuscrites sans aucun sens… Comment ne pas être effrayé par cette amnésie ? Combien de temps cela prendra-t-il avant qu’il ne devienne fou ? Qui contrôlait son corps ? Cet état est-il désormais permanent ? Il est indispensable de garder un œil sur lui.

Plus personne ne nous suit, mais le désert n’est pas si désert que ça. Avant d’arriver au puits N°27, nous avons croisé le chemin d’un prospecteur minier fuyant les terres de l’est. Il nous apprend que toutes les tribus aborigènes du secteur ont elles aussi fui les choses étranges qui rôdent autour du puits N°30 : des immenses nuées de chauve-souris, des tremblements de terre erratiques, des apparitions nocturnes effrayantes…
Ça tombe très bien, puisqu’aujourd’hui, nous nous réveillons au puits qu’il a mentionné. Tout le monde est-il encore en vie ? Préparons-nous alors, à affronter l’inconnu, l’étrange et l’imprévisible.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Nov - 7:19

Alors que je questionnais Yawara sur les étranges apparitions nocturnes qui surviennent nuit après nuit, il en est venu à me raconter “le temps du rêve.” Cette légende aborigène, qu’ils appellent Tjukurrpa, est la base de toute leur culture, c’est ainsi qu’ils expliquent la création du monde et leur conception de la mort. Mais, s’il y a un lien entre ces visions et le Temps du rêve, qui en est l’auteur ? Doit-on s’en méfier ? S’en protéger ? Pourquoi Yawara pense-t-il que tout cela est lié ? Est-ce une façon pour lui, de se rassurer face à ces étranges phénomènes ?

Selon notre guide, il reste une petite semaine avant d’atteindre les coordonnées des monolithes. Il est temps de reprendre la route, si nous voulons arriver avant la prochaine nouvelle lune. Sur le trajet, Brad me fait part des réminiscences ressenties à la vue des notes prises par l’autre Brad. Il ne comprend rien au langage utilisé, par contre, celui-ci lui semble tout de même familier. Pourra-t-il un jour nous en faire la traduction ?
Devant nous, au loin, un trait de fumée blanchâtre découpe le paysage en deux parties égales. Plus nous approchons et plus la fumée se dissipe : le feu n’a pas été éteint depuis très longtemps. Quatre personnes ont mangé ici, elles sont toutes les quatre parties vers le sud. En scrutant l’horizon, on distingue un vague mouvement dans les buissons. Thomas, Brad et Dodge décident d’aller voir s’il y a réellement quelqu’un.
Arrivés à quelques centaines de mètres de l’endroit repéré, des aborigènes se lèvent et pointent leurs armes vers nos trois amis. Dodge tente de les raisonner et y parvient. C’est une famille qui, par crainte de Gunun Gunuth, fuit pour échapper à la fureur des créatures monstrueuses qu’il envoie. L’énorme chauve-souris serait revenue sous les traits d’un homme blanc et exercerait son autorité sur cette portion du désert.
Après nous avoir dessiné à quoi ressemblent les créatures volantes qu’ils ont vu, ainsi que les empreintes qu’ils laissent sur le sol, nous voilà maintenant renseignés sur la complexité de la tâche qui nous attend. Comment survivre à ça ? Notre progression vers le puits N°31 fut silencieuse et plus lente qu’habituellement. Ce n’est pas le moment de flancher, ou de perdre notre motivation à vaincre l’homme en noir. Qui pourrait le faire à notre place ?

La nuit, Brad sentant une ombre voiler le ciel, quitta des yeux le feu de camp pour découvrir tout autour de lui une véritable forêt de fougères géantes. Cette apparition perdura jusqu’au premières lueurs de l’aube, ainsi, tous les membres de l’expédition purent la voir, la toucher, l’analyser. C’est pourtant bien réel ! Sommes-nous, à la fois dans notre monde et dans le Temps du rêve ?
La nuit suivante, c’est à la visite d’un émeu géant que nous avons eu droit. Grâce au feu, nous avons pu le garder à distance, mais il avait clairement l'intention de visiter notre campement. Cherchait-il de la nourriture ? Qu’est-ce que ça mange un émeu ? Et un émeu géant ? Les chameaux, eux, n’ont pas montré de signe d’inquiétude. Peuvent-ils voir ce que nous voyons ? Savent-ils ce que mangent les émeus ?

Avant d’arriver au puits N°33, on remarque une piste qui part vers le Nord. Après discussion avec Yawara, on prend la décision de revenir la suivre dès le lendemain matin. Pour l’heure nous organisons notre camp près du puits Guno Waggi. Nous reconstituons notre stock de nourriture et d’eau afin d’entamer au mieux la traversée du véritable désert. Apparemment, aucun puits n’est répertorié dans la direction que nous allons prendre.
La nuit, Brad a des pensées étranges. Il prétend que les étoiles ne sont pas disposées comme la veille. A-t-il encore toute sa tête ? Anthony qui partageait son tour de garde, n’a quant à lui rien remarqué d’inhabituel. Nous n’avons pourtant pas changé d’hémisphère entre le moment où il a perdu connaissance et celui où il a recouvré la mémoire.

La piste semble avoir été empruntée par deux ou trois véhicules différents ; des camions, sans aucun doute. Le chemin est presque aussi carrossable que la piste Caning, notre journée fut en tout point semblable à toutes les précédentes. La seule véritable différence est que nous n’aurons pas ce soir, de ravitaillement en eau. Nous avons continué à voir des mirages bien concrets : cette nuit, ce fut un paresseux géant qui broutait un arbre tout aussi gigantesque.

La journée suivante fut elle aussi identique, quand, vers dix-sept heures nous découvrîmes, à une centaine de mètres devant nous, un campement d’une douzaine de tentes assez grandes, installé au pied d’une saillie rocheuse d’environ six à huit mètres de haut. Aucun bruit, aucun mouvement. Nous pénétrons dans l’enceinte naturelle, puis commençons l’inspection des constructions.
Tout semble abandonné. Les tentes et les véhicules ont subi de lourds dégâts ; le phénomène à l’origine de ces dégradations devait être d’une rare violence. Seuls restent debout une tente rapiécée et un cabanon de bois. La tente a été utilisée il y a quelques jours, le cabanon n'a, quant à lui, pas servi depuis plusieurs années.
Il renferme la plateforme qui devait permettre aux mineurs de rejoindre les galeries souterraines que nous espérons trouver là-dessous. Est-ce l’entrée de la ville souterraine dont les légendes aborigènes parlent tant ? Brad s’affaire à redonner un coup de neuf à la machinerie. Pendant ce temps, j’explore les environs. Je trouve un filet d’eau ruisselant sur la paroi de la falaise. Quelqu’un a eu la bonne idée d’y poser juste en dessous, un récipient en tôle émaillé pour recueillir cette denrée rare.
A quelques dizaines de mètres de moi, Lucky tente l'ascension de la paroi rocheuse. Une fois en haut, il fixe une échelle de corde à un gros rocher puis redescend aussitôt, déçu de voir en haut l’exacte réplique du paysage vu d’en bas.
Nous avons trouvé également, à moitié enterrés dans le sable, des os humains fracturés et un gourdin hérissé de petites dents. Personne n’a fait de remarque sur cette arme, car il semble évident qu’elle appartenait à des cultistes de l’ordre de la chauve-souris des sables. Mais, mine de rien, il faut être rudement patient pour fixer autant de dents de chauve-souris sur un bâton en bois.

Un bruit de moteur se fait soudain entendre : Brad vient de réparer l’ascenseur. Thomas et Lucky s’installent sur le plateau pour descendre, pendant que je sors faire le guet. Le bruit a pu attirer l’attention sur nous. A soixante mètres de profondeur, la plateforme s’arrête. Au fond, il n’y a rien. Il n’y a aucune galerie, ce n’est qu’un trou.
Alors que le moteur se remet en marche pour les faire remonter, j'aperçois deux dingos en haut de la falaise, puis, j’entends un sifflement au loin. Je préviens mes compères et cours pour tenter de suivre les animaux. J’emprunte l’échelle de corde et suis la trace des canidés. Elle me conduit à une dune de sable que je franchis difficilement. En bas de celle-ci, à l’ombre d’une pierre dressée, je devine la silhouette d’un homme entouré d’une dizaine de dingos le protégeant.
Je descends lentement vers lui, j’entends derrière moi, les pas de mes collègues et leur demande de ralentir pour ne pas effrayer davantage l’inconnu. Alors que je ne suis plus qu’à quelques dizaines de mètres, je remarque qu’il est nu, installé en tailleur, au centre d’un cercle de pierres. Malgré ses cris m’intimant de reculer, je tente d’instaurer un dialogue avec lui. A mon grand soulagement, il se calme, et les dingos en font simultanément de même.
Je lui tends la viande séchée que j’avais dans mon sac à dos. Après quelques gorgées d’eau, il se présente comme étant Jérémy Grogan, un mineur engagé par John Carver. S’il dit vrai, c’était il y a près de cinq ans. C’est le seul rescapé. Les autres sont morts des griffes ou de la queue d’un monstre gigantesque. Il a assisté de loin au massacre, et cette expérience a quelque peu entamé sa santé mentale.
Le pauvre homme n’a nulle envie de quitter cet endroit. Il se sent en sécurité, libre et vivant. Nous, nous sommes fatigués et la nuit risque de nous empêcher de retrouver le campement si nous ne partons pas rapidement. Durant nos tours de garde, nous avons vu un château dans le ciel, qui au matin, avait quitté le temps du rêve. Est-ce Jérémy qui nous partage ses rêves ? Je lui demanderai, quand nous le saluerons, avant notre départ.
Ce camp de mineurs est un cul-de-sac. Pourtant, dès demain matin, il va falloir continuer dans la même direction, et voyager par-delà les dunes de sable pour rejoindre le site archéologique. Après trois jours de marche, nous devrions y être ; c’est aussi dans trois jours qu’aura lieu la prochaine nouvelle lune.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 23 Nov - 16:49

Je n’ai pas dormi très longtemps, et c’est avant le lever du soleil que je rejoins la source d’eau potable pour faire ma toilette. Aussitôt après, je pars à la recherche de Jérémy Grogan ; je le trouve en compagnie de ses dingos à quelques mètres de là où nous l’avions laissé hier. Il me signale qu’il a rêvé d’un château comme Versailles, et la nuit précédente, à un paresseux, mais il n’en est pas sûr. A-t-il, à ce point perdu la tête, qu’il peut désormais matérialiser ses rêves ? Si c’est le cas, je lui demande de s’endormir, la nuit prochaine, avec l’image d’une immense oasis dans l’eau de laquelle je pourrais me baigner.
Après l’avoir salué, je retourne au camp rassembler mes affaires. Brad est en train de retirer une pièce du moteur de l'ascenseur pour que nous soyons les seuls à pouvoir en disposer. Une fois fait, nous décidons de prendre par le Nord pour contourner la paroi rocheuse. Ah, si seulement Yawara avait choisi des chameaux capables de grimper à une échelle de corde.

La traversée des dunes de sable ne dura pas si longtemps que ça, car en fin d’après-midi, nous avons croisé une piste de véhicules motorisés. Notre guide nous assure ne pas connaître l’existence de cette route, mais comme il y a de forte chance qu’elle mène au site photographié par Mac Whirr, nous la suivons désormais.
Nous continuons tant que notre vue nous permet d’appréhender les pièges naturels. Dès que ce n’est plus possible, nous décidons d'installer le camp. On choisit un endroit à l’écart, au pied d’une colline suffisamment haute pour nous permettre de surveiller les alentours pendant notre nuit de repos. Durant celle-ci, nous n’avons eu la chance d’apprécier ni la vue, ni la fraîcheur d’une oasis, mais l’étrangeté d’un nouveau château situé dans un parc à la française. Que faut-il en déduire ?
Alors que je couche ces mots dans mon carnet, j’en profite pour dessiner sur le haut de ma poitrine, le symbole de la chauve-souris des sables ; espérant que ce faux tatouage me préserve d’un ennemi que l’on devine de plus en plus proche.

Nous reprenons la route, avec dans l’idée de rejoindre le site archéologique en fin de journée. Il serait vraiment trop dangereux d’arriver en pleine cérémonie, le soir de la nouvelle lune. Nous accélérons le pas, jusqu’à un endroit repéré par Brad. Les traces laissées dans le sable par les camions lui paraissent ici, plus lisibles. En effet, on distingue clairement deux véhicules différents ayant voyagé dans les deux sens.
Véhicules qui pourraient être ceux que nous entendons au loin devant nous. On s’écarte rapidement, de la route et tentons de nous cacher derrière les buissons et les rochers. Par chance, les chameaux sont restés calmes et notre présence ne fut pas détectée. A la jumelle, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir, aux volants des camions, Mortimer Wycroft et l’une de ses filles. Vu que les plateaux sont vides, j’imagine qu’ils viennent d’effectuer une livraison.

Nous venions à peine de reprendre la route, que Brad décide de partir seul, en éclaireur. Alors que j’ai d’abord pensé qu’il voulait rejoindre la cité avant nous, sous l’impulsion de l’esprit ayant utilisé son corps, cet acte s’est finalement révélé être une très bonne idée. A quelques centaines de mètres devant nous, un groupe d’aborigènes nous attendait sur les hauteurs d’un défilé rocheux.
Avant de franchir le fameux défilé, Brad, Lucky et Thomas décident de grimper discrètement la montagne pour surprendre des Aborigènes ; Dodge reste à quelques mètres en couverture. Malheureusement, Lucky peine à rester silencieux, chargé de son étui à violoncelle. Ils sont tout de suite repérés et deviennent la cible des boomerangs adverses. Dodge voit alors, sur l’autre versant du canyon, un autre groupe d’ennemis, il redescend me prévenir. Nous voulons profiter de l’attaque engagée en face, pour les surprendre à notre tour. C’est chose faite, nos armes à feu viennent à bout des premiers assaillants, par contre, d’autres étaient cachés et se retournent contre nous.
Alors que je suis au sol, blessée par un boomerang vicieux, je me “clopote” avant de reprendre la charge contre les aborigènes. De l’autre côté, Lucky fait chanter sa mitrailleuse. Il n’est plus temps d’être discret. Je repars à l’attaque avec une surprenante efficacité. Il ne reste plus qu’un homme debout, il décide de fuir. J'ajuste ma position, épaule mon fusil, et le blesse à la cuisse. Déjà blessé, il s'évanouit, mais demeure conscient. On l’attache pour pouvoir l’interroger.
Yawara, Anthony Cowles et sa fille étaient restés à l’écart de l’embuscade, et, nous voyant revenir en triste état, demandent à être éclairés sur la situation. Lorsque l’archéologue avait insisté pour venir, nous avions volontairement omis de lui raconter les potentiels obstacles qui se mettraient au travers de notre route. A aucun moment, nous n’avions souligné le caractère dangereux de cette expédition, car nous ne savions pas vraiment ce qui nous attendait.
Avant de repartir, nous prenons quelques minutes pour expliquer notre réelle motivation à l’ensemble de nos accompagnants. Leurs réactions sont mitigées, entre crainte et excitation, entre renoncement et acceptation. Tous n’iront pas affronter les éventuels dangers au cœur des méandres de la cité souterraine, mais nous restons ensemble jusqu’à la prochaine halte.

De nouveau sur la route, Lucky tente de soutirer des informations au cultiste, qui par chance, parle un peu notre langue. Il n’est pas très bavard. À part répéter que la chauve-souris va tous nous anéantir, il n’est pas très coopératif. Je tente, à mon tour, d'échanger avec lui quelques mots. Je laisse quelques mètres entre le groupe et nous, et lui dévoile mon tatouage. Je lui demande de garder le secret, car j’ai les moyens de le soigner et de l’aider à s’échapper, mais pour cela, il va falloir qu’il me renseigne sur la cité souterraine.
J’obtiens de lui que la ville est grande, même s’il n’est jamais descendu très profondément. Il y a un grand trou dans le sol, mais il ne l’a jamais vu. Beaucoup de gens y vont, mais très peu en reviennent. Les souterrains sont gardés par des créatures monstrueuses, mais qui ne sont pas dangereuses pour les adorateurs. Et enfin, à sa connaissance, il n’y aurait pas de cérémonie prévue dans les prochains jours, mais comme il n’était pas censé être présent, il n’en sait rien. Jusqu’à quel point ses informations sont-elles exactes ? Nous le découvrirons bien assez tôt.
En fin d'après-midi, pendant que nous traversons un champ de roches dressées, nous décidons de monter notre campement. La cité n’est plus qu’à quelques minutes de marche. Après examen, il semble que les pierres blanches, agencées tout autour de nous, n’ont rien à voir avec celles qu’on rencontre habituellement dans la région. On peut déceler sur certaines d’entre elles, de très vieilles inscriptions, mais érodées par plusieurs centaines, voire milliers d’années d’intempéries.
Cette nuit-là, aucune hallucination ne vint troubler nos tours de garde. Mais n’est-ce pas plus inquiétant finalement ? Demain nous serons confrontés à des démons imprévisibles, à des cauchemars bien réels, la priorité est de trouver le repos. Mais puisse-t-il être éternel le plus tard possible.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeJeu 9 Déc - 16:59

Nous approchons de l’endroit indiqué par les coordonnées géographiques. À environ un kilomètre devant nous, Brad aperçoit aux jumelles, une petite cabane à côté de laquelle est garé un camion. La famille Cowles et Yawara décident alors de ne pas avancer davantage et de nous attendre ici, en compagnie de notre prisonnier.
Notre progression se passe dans le plus grand silence, et c’est assez facilement que nous venons à bout des deux gardes. Seulement deux gardes ? Sommes-nous vraiment arrivés à notre destination ? Après quelques minutes à fouiller les alentours, on trouve un stock de caisses recouvertes d’une bâche. Des caisses remplies de toutes sortes d’équipements et de nourriture.
Le bruit de moteur que nous entendions au loin, ne provenait pas du camion mais d’un générateur, lui aussi installé sous la bâche. Un câble le relie au cabanon en bois, dont la seule ouverture est une porte vers laquelle nous nous dirigeons. La porte, une fois ouverte, dévoile le départ d’un escalier donnant accès au sous-sol du désert. Serait-ce l’entrée de la cité souterraine ?
Avant de descendre, nous assurons nos arrières en piégeant le passage et en nous appropriant les clés du camion. Si nous devons fuir rapidement, nous devons mettre toutes les chances de notre côté. On remplit le réservoir d’essence et on entasse un maximum de caisses sur le plateau.

L’escalier est très faiblement éclairé. Quelques ampoules éparses rythment notre descente. Descente qui n’en finit plus. Je n’imagine pas devoir remonter près d’un millier de marches poursuivie par une quelconque créature. Mais pourquoi ai-je ce genre de pensées ? Est-ce dû à l’odeur pestilentielle qui parvient, à l’instant, jusqu’à mes narines ?
La première grande salle que nous visitons ressemble plus à une caverne qu’à une pièce, pourtant, rien ne semble ici naturel, tout est agencé de manière illogique. La seule chose cohérente est que le sol est jonché de guano de chauve-souris, car un million de ces petites bêtes grouillent au plafond.
Nous continuons à suivre le câble électrique et progressons dans les méandres de la cité : effectivement, maintenant qu’on y repense, à une époque vraiment très lointaine, les artères que nous parcourons devaient être des rues. Les édifices ne sont plus que tas de pierres, recouverts par le sable et la poussière. Des centaines de passages effondrés sont visibles à droite et à gauche. Certains tunnels paraissent utilisables, mais, pour l’instant, nous n’avons aucune envie de nous éloigner de notre ligne lumineuse.
La visite se poursuit par la découverte d’un autre générateur, accompagné, lui aussi de bidons d’essence et de caisses d’ampoules. Plus loin, des voix se font entendre. On décide d’attirer les bavards vers nous pour les piéger. On éteint le générateur pour assombrir les tunnels et on attend. Malheureusement, notre effet de surprise ne suffit pas à faire tourner l’affrontement à notre avantage. Un aborigène réussit à s’enfuir en alertant d'autres membres du culte.
Alors que Lucky sort son jouet et commence à mitrailler les assaillants, un cri puissant et long se fait entendre, un cri entre le sifflement et le chuintement, un cri qu’on aimerait ne jamais avoir entendu. Difficile de savoir d’où il vient, mais ce qui est sûr, c’est qu’il se rapproche. Et nos ennemis semblent partager nos craintes. Ceux qui peuvent encore bouger tentent de fuir. Et si nous faisions de même ?
On se met à courir vers là d’où nous venions, on s’engage dans des tunnels sombres et étroits, pensant nous mettre en sécurité, mais les sifflements se rapprochent encore. Devant nous, un éboulement bloque notre progression. Que faire ? Alors qu’on s'apprête à rebrousser chemin, ma torche croise les regards d’une créature évanescente aux multiples yeux. Elle ressemble vaguement à la forme dessinée sur le sable par la famille aborigène. Elle occupe l’entièreté du couloir et nous paralyse pendant quelques secondes. Brad fait appel au signe de Voor et aussitôt la chose disparaît.

Le silence est revenu. Notre rythme cardiaque est redescendu. Reprenons la visite où nous l’avions laissée. Alors que nous nous attendions à trouver les tunnels encombrés de cadavres, c’est un espace totalement dégagé que nous traversons. Est-ce le monstre volant qui absorbe ses victimes ? Je n’ai pas vraiment envie de le savoir.
Nous arrivons maintenant dans la pièce d’où provenaient les voix. Elle est totalement vide, si ce n’est quelques paillasses, elle donne accès à deux autres pièces carrées, identiques à la première, et chacune d’elles donne accès à une quatrième en tout point semblable. D’ailleurs, c’est normal qu’elles soient semblables car ce sont les mêmes, mais réellement les mêmes. Quittons vite cet endroit avant de perdre définitivement le sens de l’orientation.
Nous évoluons pendant plusieurs kilomètres, au travers de sentiers irréguliers et perturbants, nous croisons de nombreux embranchements, mais nous préférons n’emprunter que des chemins éclairés. Ce sont, a priori, les chemins quotidiennement parcourus par les habitants de la cité souterraine, alors, pourquoi s’aventurer ailleurs ?

Devant nous, les ampoules cessent de fonctionner. Une lueur violacée vient chatouiller les parois du couloir que nous suivons. Cette lumière émane d’une demi-sphère d’environ cinquante mètres de haut, siégeant au centre d’une pièce hémisphérique de six cent mètres de diamètre. Tout ici est disproportionné. Même les dimensions des dalles au sol nous font nous sentir ridiculement petits.
Pour éviter d’être à découvert, nous préférons longer le péristyle. D’ailleurs, ça ne tente personne d’approcher de la source lumineuse qui oscille entre le rouge, le violet et une pointe de pourpre. A l’opposé de l’entrée, on distingue maintenant une petite forme noire, allongée, toute en hauteur. De plus près, il s’avère qu’elle mesure près de dix mètres et qu’elle n’est pas seule. Six statues de créatures abominables entourent un cube massif amené là récemment.
Alors que nos regards étaient fixés sur la colonne pour essayer de comprendre ce qu’elle représente, celle-ci s’est mise lentement à grossir. Soudain, trois formes gigantesques se sont détachées du cylindre central pour s’envoler et, à la surprise générale, nous attaquer. Brad maîtrise un des monstres grâce au signe de Voor, mais les deux autres continuent à nous pourchasser.
Repensant aux paroles de notre prisonnier, comme quoi la cité ne s’attaque pas aux adorateurs, je m’arrête de courir, me retourne et dévoile mon faux tatouage à la chose s’approchant rapidement de moi. Malgré cela, elle continue à fondre sur moi. Il ne me reste qu’à prier pour ne pas souffrir. Prier ? … Mais oui ! Je hurle alors un “Gloire à Nyarlathotep", en espérant que ce ne soient pas mes derniers mots.
Je suis toujours vivante. Évidemment, sinon comment pourriez-vous me lire ? Les trois créatures, après un ultime survole du dôme, s’en retournent fusionner avec la colonne de pierre noire. Sortons vite d’ici avant le réveil des autres statues. Nous empruntons un nouveau tunnel éclairé, mais avec moins d’empressement et surtout beaucoup plus d’appréhension.
Après plusieurs kilomètres de méandres et plusieurs dizaines de passages sombres évités, nous arrivons dans une salle irrégulière de plus de trois cent mètres. Elle ressemble à une grotte, mais il s’agit, là encore, de parois bâties et non naturelles. Depuis plusieurs heures, Brad a des impressions de déjà-vu. L’esprit qui a pris possession de son corps serait-il un habitué de ce lieu ? Peu importe, pour l’instant, cela ne nous aide pas à savoir où aller sans prendre de risques.
Au milieu, ou presque, de cette salle immense, se dresse une bâtisse en bois de deux étages. L’architecture est très étrange, mais ici, qu’est-ce-qui ne paraît pas étrange ? Il y a de la lumière aux fenêtres et quelques ronflements se font faiblement entendre. Nous sommes en début d’après-midi, et les gens dorment. La vie, en ces lieux, ne doit plus être soumise au rythme du soleil.
Notre première idée était de faire sortir les gens de l’immeuble en leur coupant l’électricité, mais le générateur qui l’alimente est situé à plusieurs centaines de mètres. Notre deuxième idée fut celle que nous avons mise en œuvre : incendier le bâtiment. Je ne sais pas d’où provenait le bois de la construction, mais qu’est-ce qu’il brûle bien. Au bruit du souffle des flammes se sont vite ajoutés les hurlements des adorateurs flambés.
Tous ceux qui ont tenté de quitter l’immeuble se sont trouvés confrontés à la charge de Dodge, Lucky et Thomas. Brad et moi attendions ceux qui descendaient des rampes des étages supérieurs pour leur tirer dessus. Certains aborigènes, au péril de leur propre vie, s'affairaient à sortir du brasier des personnes inconscientes. Et, alors que j'approchais d’une des survivantes que je crus reconnaître, une énorme explosion souffla tout le monde sur son passage.

Après avoir retrouvé mes esprits, je découvris, à travers la fumée, l’absence totale de bâtiment. Le silence régnait à nouveau. Malgré ma protection magique, je sentais des douleurs difficilement supportables, mais rien ne fut plus douloureux que de découvrir le visage serein mais inerte de mon Emily à quelques mètres de moi. Elle, et Houston, couché à ses côtés, faisaient partie des personnes inconscientes que l’aborigène abondamment tatoué essayait de sauver.
Je veux sortir d’ici. Peu importe tout le reste, je veux sortir d’ici, et emporter son corps. Dodge me rejoint et me propose son aide. Les autres membres de notre expédition, miraculeusement indemnes, viennent partager mon chagrin. Nous sommes fatigués et incapables de continuer. Nous reviendrons plus tard.
Ces mots furent ponctués par un nouveau sifflement semblable à celui que nous avions entendu ce matin. Mais d’autres bruits étaient encore plus proches, ceux de claquements de fouet et de grognements. Brad et Lucky s'empressèrent alors de rejoindre le tunnel d’où ils provenaient pour le faire exploser à la dynamite. Maintenant, nous pouvons partir.

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 4 Jan - 12:12

Nous réussissons à quitter la cité souterraine sans attirer à nous d’autres créatures, ni d’autres adorateurs revanchards. Nous prenons le temps de panser nos plaies physiques et psychologiques pendant que Anthony et Eva Cowles nous rejoignent dans le camion. Quant à Yawara, il prépare son voyage de retour vers Cucundgerie, seul, accompagné de ses douze chameaux. Notre prisonnier n’ayant pas eu la chance de survivre à une morsure de serpent, a déjà dû rejoindre le Temps des Rêves, sans même nous attendre.
Nous essayons de laisser derrière nous, un maximum de distance avant de monter notre campement pour la nuit, et c’est sous l’arc fin de la lune que je commence mon tour de garde avec Eva. Après quelques minutes, le château de nos nuits précédentes se matérialise à quelques centaines de mètres de nos tentes. D’aussi près, il est désormais possible d’appréhender la vie qui règne à l’intérieur. Des silhouettes animent les fenêtres, mais aussi les jardins à l’extérieur.
Quelqu’un approche. Je ne le remarque pas tout de suite, mais sa course vers nous est assez rapide. C’est un homme, il est monté, monté sur un kangourou, semble-t-il. Son allure n’ayant rien d’amicale, je vais réveiller ceux qui avaient déjà trouvé le sommeil. Nous nous retrouvons tous dehors à attendre la venue de l’aborigène. Celui-ci est accompagné par une nuée de chauve-souris qui, le devançant, commence à devenir agressive envers notre groupe. Nous nous protégeons comme nous pouvons avec des torches, tout en allant chercher nos armes.
Dans ma tente, ce n’est plus mon fusil qui est posé au pied de ma paillasse, mais un arc. Je me remémore alors les écrits d’Emily lorsqu’elle avait visité les Contrées du Rêve. Mes capacités à manier une telle arme étant très limitées, je décide de ressortir toujours protégée par ma torche. Dehors, j’assiste au lever d’une lune bien pleine, venant comme par magie, s’arrêter au-dessus de nous. Elle éclaire maintenant le sorcier aborigène qui n’est autre que l’homme décédé dans la grotte, alors qu’il tentait de dégager des flammes les corps inertes de Robert Houston et d’Emily.
Alors que celui-ci nous invective, on remarque un cavalier immobile sur les hauteurs de la colline voisine. Brad et moi allons à sa rencontre. Mon cœur s’arrête pendant un instant. Cette silhouette… C’est celle… Emily se tient devant moi. Aucun mot ne sort de ma bouche. Elle nous incite à ne pas revenir sur ces terres. Après quelques secondes d’incompréhension, je lui promets de respecter ses dernières volontés, mais seulement si nous en restons là. Le sorcier aborigène, n’ayant aucune confiance dans notre parole décide tout de même, d’engager le combat.
Alors qu’Emily se retire en nous intimant de ne jamais revenir, Kadaïtcha invoque une horreur chasseresse qui fond rapidement sur nous. Brad se charge de la créature en dessinant le signe de Voor, Thomas et Lucky, quant à eux, viennent à bout du kangourou. Et du sorcier aussi. Le rêve s’estompe peu à peu, la nuit devient plus sombre alors que la deuxième lune disparaît.

Le voyage de retour vers Cucundgerie dura trois jours, et je dus rester silencieuse une grande partie du trajet. Ma fille, malgré ses tourments, malgré la perte de son corps, demeure, à tout jamais dans le monde des rêves. Puisse-t-elle retrouver un peu d’humanité ? Puisse-t-elle rester loin de l’influence de Nyarlathotep ?
Alors que je souhaitais conduire ma fille jusqu’à la morgue locale pour faire rapatrier son corps aux Etats-Unis, mes compagnons se mettent en tête d'aller incendier la boutique de Mortimer Wycroft. Si nous ne voulons pas passer pour les principaux suspects, mieux vaut ne pas rejoindre la ville aujourd’hui.
Pendant que nous montons le camp à environ un kilomètre de l’entrée de Cucundgerie, Brad et Lucky passent une partie de la nuit à surveiller les allers et venues de l’adorateur de la chauve-souris des sables, et s’affairent ensuite à arroser d’essence sa propriété avant d’y mettre le feu. La proximité des camions du marchand, des réservoirs de fuel et du stock de dynamite ne devrait laisser aucune trace de ce bâtiment, ni des personnes qui l’occupent. De loin, on assiste à l’explosion, tel un feu d’artifices au milieu du désert. Qui aurait pu croire, il y a quelques mois, que je me réjouirais de la mort d’autant de gens ?
La pression retomba un peu. La journée qui précéda notre retour en ville fut chargée de non-dits. Nous venions de vivre l’impensable. Et nous sommes prêts à y retourner, pour éventuellement, ne jamais revenir. Et dire que nos actes resteront méconnus du tout à chacun. L’humanité pourrait disparaître demain sans qu’on ne l’ait pressenti.
Dodge et la famille Cowles s’en retourneront à Sydney dès que le train les aura conduits à Darwin. Le corps d’Emily devrait rejoindre New-York dans quelques semaines. Son esprit, lui, restera à jamais dans les mirages des sables chauds du grand désert. Et nous ? Nous, nous prévoyons de reprendre la route vers l’est pour clore définitivement le chapitre australien… Nous l’espérons.

Brad n’est pas au mieux. Mais, malgré ses maux, il souhaite repartir, au plus vite, vers la cité souterraine. Et curieusement, son état ne cesse de s’améliorer au fil des nuits suivantes. Moins de dix jours après notre dernière visite, nous nous retrouvons, à nouveau, à descendre l'interminable escalier, mais cette fois, les générateurs ne fonctionnent plus ; il va falloir les réparer avant de poursuivre.
Qu’est-ce-que c’est calme ! Même les chauves-souris ont quitté les lieux. Nous prenons le temps de remettre en marche les lignes de vie lumineuses, et arrivons en fin de matinée dans une salle immense de près d’un kilomètre de long. Elle est limitée par six pans de murs, mais étonnamment, ces murs forment huit angles. Par compromis, appelons-la la salle heptagonale. Elle est totalement vide, mais de son sol, émane une lueur bleutée qui permet d'interrompre l’éclairage artificiel.
Nous traversons ce lieu avec empressement pour retrouver un autre dédale de tunnels plus ou moins sombres. Quelques minutes plus tard, peut-être une heure, nous pénétrons à nouveau, dans la salle du brasier, qui ne contient désormais plus qu’un tas de cendres. Maintenant que le bâtiment est totalement effondré, on remarque la présence d’énormes cages métalliques. Les prisonniers entassés dedans ne sont plus qu’un amas de chair informe digne des créatures qu’auraient pu créer les adorateurs qui vivaient ici.
Afin de demeurer sains d’esprit, nous pouvons considérer que nous avons sauvé ces hommes d’une mort atroce, en leur infligeant une mort lente et douloureuse. Quelles auraient été nos chances de vaincre la sorcellerie de Houston si nous n’avions pas frappé les premiers ?

Nous poursuivons notre progression dans les méandres rocheux à la recherche d’autres générateurs susceptibles de nous ouvrir d’autres voies vers d’autres lieux. Quelles horreurs devrons-nous encore subir ? Certaines ampoules sont manquantes, et c’est un peu par hasard que nous découvrons au détour d’une enfilade de trois salles des inscriptions étranges gravées dans une roche usée. Brad est persuadé d’avoir déjà lu de tels symboles, mais il est bien le seul.
Plus loin, une salle cubique d’une trentaine de mètres carrés nous donne la possibilité de mettre à l’épreuve nos talents de fouineurs. Un amas de caisses de provenances diverses s’offre à nous. A l’intérieur, il y a des pièces mécaniques et électriques de formes étranges, des éléments d’un grand tout sans aucune notice de montage. On y trouve certaines similitudes avec la bombe retrouvée sur l’île du Dragon Gris, et cela n’est pas pour nous rassurer.
La pièce suivante est deux fois plus longue que la précédente. Nous sommes ici, clairement dans une salle de contrôle. Les murs sont tapissés de boutons, de voyants, de connecteurs, de câbles colorés branchés ou non, de leviers, d’écrans, de molettes et de plein d’autres trucs que les spécialistes nommeront volontiers, bidules ou machins.
Sur la droite, une partie du panneau est ouverte. Les branchements semblent ne pas être terminés, et c’est tant mieux, car les expériences qui devaient être menées ici n’ont rien d’enthousiasmantes : au centre de la pièce, il y a deux meubles, d’un côté un fauteuil en cuir sur lequel repose un casque, et en face, une longue table dont les angles accueillent de solides sangles. Un casque identique au premier est posé sur la table. Ils sont tous deux reliés à la console située non loin, par une multitude de petits fils transparents.
A l’opposé de la porte d’entrée un petit couloir mène à une nouvelle salle très faiblement éclairée. Alors que Brad tente de franchir ce passage, il est projeté au sol par un puissant champ de force. Dès qu’il retrouve ses esprits, il se met en quête d’un moyen de neutraliser le dispositif. C’est alors qu’il commença à entendre des voix dans sa tête. Lucky et Thomas nous révèleront plus tard qu’ils avaient eux-aussi senti qu’un esprit essayait de pénétrer leurs pensées.
Quoi qu’il en soit, Brad, comme s’il savait ce qu’il faisait, et comme s’il l’avait fait de nombreuses fois, manipula plusieurs fusibles dans un certain ordre, abaissa et releva quelques leviers, débrancha une prise que personne n’avait vu jusque-là, et coupa un ultime fil. La lumière s’alluma alors à quelques mètres de nous, et dévoila une pièce circulaire au centre de laquelle siège une table de près de deux mètres de haut. Puis une ombre passa.

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Bradypus

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MessageSujet: Re: Compte rendu de campagne   Compte rendu de campagne - Page 3 Icon_minitimeMar 1 Fév - 16:37

Lorsque nous pénétrons dans la pièce circulaire d’environ dix mètres de diamètre, notre regard est immédiatement happé par une monstruosité des plus étranges. Brad s’avance devant nous et nous demande de ne rien tenter ; apparemment, il communique avec notre hôte. La créature est de forme conique, elle mesure facilement trois mètres et possède de multiples excroissances de toutes formes : des tentacules, des pinces et des sortes de cornets. Ce qui semble être sa tête, est mobile tel un tentacule recouvert d’autres tentacules.
Le monstre avance doucement, comme s’il rampait, en pointant vers nous un appareil, que j’avais d'abord cru, faisant partie de son corps. C’est grâce à cet objet que nous communiquons désormais avec lui. Lui, c’est Mudj-Wank, ou quelque chose comme ça. C’est un Yithien, un membre de la Grande Race de Yith. Il était prisonnier de Robert Houston, qui, jusqu’à il y a encore quelques jours, lui demandait de fabriquer, contre son gré, une fusée avec un système de guidage par la pensée. (Si j’ai tout bien compris. La technique ce n’est pas trop mon truc.)
Mudj-Wank vivait ici-même, sur Terre, il y a plusieurs millions d’années, et il souhaiterait retourner dans son passé. Pour cela, il doit retrouver une salle qu’il appelle bibliothèque. La quantité de données qu’elle contient devrait pouvoir lui indiquer comment rentrer. La Grande Race de Yith a pour particularité de connaître le passé et l’avenir, car elle possède des outils permettant d’échanger l’esprit d’un être ayant une certaine intelligence, contre celui d’un Yithien. C’est ce transfert qu’a connu Brad sur le bateau entre Darwin et Port Hedland, en regardant dans l'objet que j’offre maintenant à notre nouvel ami.
Il y a plus de cent cinquante millions d’années, la Cité de la Grande Race a été envahie par des polypes volants. Ceux-ci ont exterminé les Yithiens avant de s’installer dans la cité en ruine. Mudj-Wank nous demande de l’aider à rejoindre la bibliothèque en le protégeant des polypes volants. Pour cela, il nous offre des “Armes à foudre.” C’est, selon lui, la seule arme connue pour les tuer. Malheureusement, ces armes sont en quantité limitée et elles se déchargent rapidement à l’usage.

Alors que nous cheminons dans des galeries plus ou moins effondrées, je prends le temps d'interroger Mudj-Wank sur un tas de sujets. Il reste vague sur beaucoup d’entre eux, et rend anodins certains autres. En gros, il ne nous aide pas du tout. Lassé de l’entendre dire que la race humaine n’est que de passage sur la Terre, je me désengage de la conversation pour laisser Thomas intervenir.
Quand le Yithien commence à parler d’ouvrir un portail vers sa dimension et son temps, notre archéologue lui explique qu’il connaît un sort capable de créer ce portail, mais que par manque de pouvoir, il lui est impossible de le téléporter à l’aube des temps. Que n’avait-il pas dit là ? Dans la salle du dôme violet que nous avons visitée, les six statues représentant des dieux du mythe, ne seraient autres que des réserves d'énergie. Nous faisons donc demi-tour, afin de rejoindre cette grande salle.

Combien d’heures avons-nous marché ? Sommes-nous déjà demain ? Le silence s’est progressivement installé dans le groupe. Est-ce un signe de fatigue ? Ou simplement parce que maintenant, nous savons que les polypes volants sont attirés par le bruit ? Quoi qu’il en soit, cette absence d’activité nous prouve l’abandon du site par les membres du culte. Avons-nous réussi à empêcher le retour de Nyarlathotep ? Il semble que oui. Avons-nous un quelconque sentiment de victoire ? Il semble que non.

A l’approche du dôme aux lueurs violettes, la colonne à forme trichiroptérique se met en mouvement. Les trois chauves-souris géantes volent désormais autour de nous. Ne serait-ce pas le moment idéal pour essayer nos nouvelles armes ? Je tire sur celle qui se dirige droit sur moi. Une sorte de rayon lumineux sort alors du canon, un flux d'énergie qui fend l’air de manière chaotique et stroboscopique. C’est magnifique ! Premier tir, premier strike. J’adore cette arme.
La fusillade fut moins glorieuse par la suite, mais nous sommes tout de même venus à bout des trois animaux de compagnie du docteur Houston, tout en demeurant vivants. Le calme revient après que les corps aient quitté notre monde pour un ailleurs très éloigné. Espérons que les déflagrations de nos attaques n’ont pas éveillés les polypes volants.

Mudj-Wank explique alors à Thomas comment relier son esprit au pouvoir d’une des statues, sans se griller la cervelle, ce qui est quand même préférable, en tout cas pour lui. Personne n’a vraiment compris ce qui s’est passé durant les secondes qui ont suivi. Le Yithien a disparu. Thomas est resté muet longtemps après son départ. A-t-il franchi, lui-aussi, le portail pendant un court instant ? Nous dira-t-il un jour ce qu’il a ressenti lors de cette expérience ? Sans doute que non.

Notre tâche étant arrivée à son terme, il nous faut maintenant retrouver notre vie, une vie forcément différente, une vie hantée de rêves et de cauchemars, une vie à surveiller les moindres indices d’un potentiel retour de l’homme en noir.
Nous n’avons aucun doute sur le fait qu’il existe d’autres cultes.
Serons-nous un jour en sécurité ?
J’ai trouvé un texte relatant Le Jour de la Bête. N’est-ce qu’un mythe ?
Que nous réserve l’avenir ?

Thomas ne donne plus signe de vie depuis quelques mois. A-t-il lui-aussi pris la route pour un autre temps ? Peut-il, à l’époque où il est, vérifier ses hypothèses archéologiques ? Pourra-t-il revenir un jour ?
Brad s’est installé à Darwin, mais pas Eva. Il lui est toujours difficile de s’éloigner de la cité de la Grande Race. Il survole les lieux de temps en temps pour retrouver ses esprits, et surveiller que les lieux demeurent abandonnés.
Lucky est retourné en Amérique pour gérer ses affaires et celle de feu son frère. J’ai lu dans le journal que, quelques semaines après que nous nous soyons quittés, la résidence d’un certain Omar Shakti avait été vandalisée. Y serait-il pour quelque chose ?
Personnellement, je continue de chercher comment rejoindre les Contrées du Rêve ou un autre monde similaire. Emily me manque terriblement. J’espère qu’elle y est heureuse et sereine. Peut-être y a-t-elle retrouvé son frère ?

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