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fpierrat




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MessageSujet: Chroniques   Chroniques Icon_minitimeDim 6 Fév - 15:10

Trois semaines. En expédition depuis trois semaines pour chercher un véhicule et partir d'ici.
Quitter ce squat que nous occupons, cette petite masure perdue au fond de la forêt vosgienne, quelque part dans les coins de nulle part.
Qui nous sommes, ce que nous faisons ici? C'est une bien longue histoire.

Tout a commencé quand Ira est tombée. Des jours, qu'elle est restée, là, en vrac au pied de son perchoir. C'est là que Blanche l'a trouvée, à moitié agonisante, l'a aidée à se relever. Enfin, à se relever, façon de parler. Moralement peut-être? ...ses jambes n'ont jamais plus répondu à l'appel. Une petite charrette qu'elle lui a bricolée, la gamine, à l'ancienne -l'ex-instit, la sachante, l'érudite, la mémoire, comme vous voudrez... Toujours est-il qu'elle est indéniablement plus utiles avec sa tête qu'avec ses jambes, depuis.
Douze est arrivée par là-dessus. En temps normal, elle aurait passé son chemin sans dire un mot en croisant une ancêtre et une gosse comme ça paumées au milieu de nulle part. Pas de quoi s'attarder... Mais faut croire que la charrette branlante de l'infirme a dû la titiller, mettre au défi ses instincts de bricoleuse. Bref, la v'là qui s'est posée quelques jours pour donner un coup de main, pi qui les a plus quittées finalement. Depuis Ira a une vraie papamobile de compète, motorisée à coup de batteries et de panneaux solaires de récup, renforcée, limite blindée même ! J'irais pas jusqu'à "légère", faut pas pousser. Et quand faut pousser ça ne la dérange pas trop, Ira, c'est jamais elle qui s'y colle.
Quand je suis tombé sur ce trio improbable, j'ai été d'abord intrigué. J'ai surveillé le groupe de loin, tantôt au drône, tantôt aux jumelles. Depuis le temps que je comptais me poser quelque part, le moment était peut-être venu. Mais pas de précipitation, ce n'est pas que je n'aime pas les gens, mais de là à abandonner ma solitude pour pour n'importe qui... Après des jours d'observation, j'ai fini par m'approcher, apporter à ce petit groupe mes compétences et profiter des leurs.
Depuis, nous formons une petite communauté relativement harmonieuse et plutôt complémentaire. Ira, Douze, Blanche et moi, Mono.

En fait non, ce n'est pas là que tout a commencé.
Tout a commencé bien avant. J'en connaissais bien quelques chapitres, mais c'est d'Ira que nous tenons l'essentiel du reste, la chronologie qui nous a amené où nous en sommes. Qui a amené notre terre où elle en est, nous contraignant comme tant d'autres à la survie au jour le jour.
Tout s'est accéléré depuis la fin du XX° siècle, le réchauffement climatique n'a cessé de s'amplifier, avec des conséquences de plus en plus graves. En 2021, des éruptions et phénomènes sismiques d'ampleur viennent compléter le tableau aux quatre coins du monde. En 2023, des tempêtes et des ouragans énormes, la montée des eaux, le recul des littoraux jetaient sur les routes plus de 100 millions de réfugiés climatiques. 100 millions... par an ! Dès 2025, chaque pays s'est refermé sur lui même dans un contexte de crise économique sans précédent. La misère, la faim, la révolte contre les privilégiés de ce qui restait du Système, les multinationales dont la soif de profit avait conduit à l'abîme ont poussé des activistes à s'engager dans des actions terroristes. Contre les centrales électriques, les réseaux de communication, tout ce qui avait permis la toute puissance du Système. Mes parents en faisaient partie, des idéalistes convaincus que privée de toutes ses couches de virtuel, revenue à un mode de vie réel, terrestre et naturel, les deux pieds dans la terre, l'Humanité retrouverait son humanité. J'ai participé à certaines de leurs actions. De leurs doux rêves, une réalité bien plus dure s'en est suivie. En 2036 est apparu le Fléau: des épidémies de grippe ont décimé la population mondiale. Enfin mondiale... en tout cas dans ce qu'il reste du monde connu, qui n'a cessé de rétrécir avec la perte des télécommunications. Des nuées d'insectes ont ravagé ce qu'il restait encore de production agricole.
Tout ceci a conduit, en 2040, à l'EFFONDREMENT.

Aujourd'hui, ça fait 7 ans qu'il n'y a plus d'électricité, plus de media, plus de nouvelles, plus d'actualité, plus rien... Au dernières nouvelles, il y a de années maintenant, la population était ramenée à l'ombre d'elle même. On parlait d'une centaine de milliers de personnes pour ce qui fut la France. Combien en reste-t-il maintenant?

Mais revenons en à notre présent, celui dont le futur s'arrête à demain car on n'y voit guère au delà.
Notre expédition de 3 semaines n'a pas été vaine, nous l'avons trouvé notre véhicule. Un fourgon, 4x4, avec de la place pour embarquer Ira et son Iramobile à l'arrière. Avec un bon gros moteur bricolé qui doit pouvoir tourner à à peu près tout ce qui brûle.
Mais lorsqu'il nous ramène à domicile, le retour est amer: La tempête dont nous avons affronté les lisières à quelques dizaines de kilomètres a tout ravagé par ici. De notre masure demeurent quelques morceaux de toit épars, étalés sur des centaines de mètre carrés au milieu des arbres arrachés. Les murs sont effondrés. Ce n'est plus qu'une ruine. Notre projet de départ s'en trouve accéléré. D'autant plus précipité qu'une nouvelle tempête, de grande ampleur, s'annonce.

Sur les quelques vieilles cartes dont nous disposons, nous identifions un petit village agricole, dans la bonne direction et à distance a priori raisonnable par rapport à la tempête qui approche. Le fourgon tient ses promesses et nous y mène malgré les chemins défoncés. Il laisse quand même un pneu dans l'aventure, qu'il nous faudra remplacer avant d'espérer pouvoir repartir.
A l'entrée du village, les restes de barricades et les tas de vieux pneus érigés en protection sont peu accueillants. Que s'est-il donc passé par ici? Un coup d’œil à droite, une petite reconnaissance à gauche et pas de traces de combat récents. L'urgence nous pousse à chercher un abri ici plutôt que tailler la route vers un improbable lieu plus hospitalier.
Le silence qui règne partout est impressionnant. Inquiétant. Oppressant. Pas un animal, pas un insecte, rien que le vent. Dans la boue des pluies récentes, des traces de pas : celles d'une paire de botte, de pointure normale, et à leur côté, celles de pieds nus immenses. Un bon 50, minimum. Il ne doit pas faire bon se prendre une baffe de la main du gars porté par ces pieds là.
Nous nous installons finalement dans un bâtiment assez vaste pour nous accueillir, nous et notre camionnette, au moment ou l'orage s'abat sur nous. Dans la précipitation, Blanche trébuche, chute et se blesse. Une fois les portes barrées et les fenêtre condamnées, nous passons une nuit reposante, malgré la violence de l'orage. Les ombres qui rôdent autour de la maison nous inquiètent bien un peu pendant nos tours de garde, mais pas de quoi réveiller ceux qui dorment.
Au matin, nous constatons que les ombres ont laisser des traces. Les mêmes empreintes que celles qu'on a vues hier. Tout autour de notre refuge. Elles proviennent de (et repartent vers) une ferme à l'écart du village. Le fatras qui s'amasse à ses abords nous avais déjà interpellés hier : des monceaux de véhicules s'entassent sur des dizaines de mètres. Alors que nous avançons discrètement dans ce labyrinthe de ferraille, nos deux poseurs d'empreintes, encore plus discrets, nous tombent dessus sans crier gare. Un petit vieux avec un arc et un géant monstrueux. S'ensuit un combat au cours duquel le géant confirme qu'il ne fait pas bon être celui à qui il file une mandale. Douze est décorée d'une jolie flèche par le papi et moi lardé de coups par le géant, mais au final les deux assaillants gisent dans leur sang. RIP(*).


(*) Requiescat in pace, pour ceux qui n'auraient pas compris. Et aussi pour ceux qui m'auraient crédité d'un anglicisme de mauvais aloi.


Dernière édition par fpierrat le Mar 8 Fév - 18:13, édité 1 fois

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fpierrat




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MessageSujet: S01E02   Chroniques Icon_minitimeDim 6 Fév - 15:50

Enfin libres de nos mouvements, nous fouillons et farfouillons pour trouver:
. la roue de rechange indispensable, et même une d'avance pour la prochaine fois,
. une paire de talkie-walkie pour Ira,
. une CB ([sibi], pas carte bancaire) pour moi,
. divers fluides d'entretien de véhicule pour Douze (lave glace, liquide de frein, huile...),
. et deux cahiers presque vierges assortis d'un crayon pour Blanche,
. plus divers papiers et documents.

Et surtout, nous trouvons des dizaines, des centaines de larves blanchâtres. Des trucs énormes, bien 70 cm, et encore, des gros centimètres. Pourquoi le petit vieux nous a montré la grange un peu plus loin avec autant d'effroi juste avant de lâcher son dernier souffle ? La vue des larves nous met d'accord: peu importe quelle saloperie se cache là-dedans, nous préférons partir sans savoir que mourir en sachant.

Il est pas loin de treize heures quand nous reprenons la route. Cap sur le hameau aux éoliennes, là bas à l'horizon vers l'ouest. D'après quelques infos lues dans les divers papiers ramassés pendant nos fouilles, on pourrait y trouver une petite communauté.
Pendant le trajet, la blessure par flèche de Douze s'aggrave subitement. Poison? Infection? Parmi les docs ramassés après le combat, un genre de prospectus pour un certain "le Doc" avait retenu l'attention d'Ira. Heureusement! Nous bifurquons pour tenter de trouver ce mercenaire médical des temps post-modernes, qui vend ses soins contre des denrées ou services.

Effectivement, il refuse d'accorder le moindre soin à Douze tant que nous ne l'aurons pas débarrassé des ours qui menacent sa petite plantation d'herbes médicinales. Oui, des ours. Blanche a été en repérages et a identifié une mère et son petit.
Vu notre état d'épuisement, nous décidons de passer une bonne nuit pour nous remettre du combat du matin avant de nous coltiner les deux ours (). Grand seigneur, le Doc accepte de donner un petit traitement conservatoire pour permettre à Douze de passer la nuit, mais guère plus.

Au matin, Douze reste inerte dans le camion. Blanche et moi nous installons en embuscade dans des arbres sur le chemin tanière-point d'eau. Ira à bonne distance observe la scène à travers la lunette de sa carabine de sniper. Le sort des bêtes est vite scellé. De la viande pour quelques jours et de belles peaux s'ajoutent à nos actifs.
Douze passe enfin sur le billard du Doc. La plaie n'est pas belle à voir: des œufs, dont certains déjà éclos, des larves... Si c'est les mêmes que celles qu'on a vues, ça risque de piquer un peu avant d’atteindre les 70 cm !
Le Doc gratte tout ça, nettoie, désinfecte et recoud, tandis que Douze hurle à la mort. Il faudra prévoir une petite période de convalescence, mais Douze est a priori tirée d'affaire. Et surtout elle a arrêté de hurler et personne ne s'en plaint.

Alors que nous reprenons la route, le Talkie se met à crachoter. Le début de conversation est plutôt tendu entre l'appelante, Ilya, qui aimerait comprendre pourquoi ce n'est pas "Paul" qui répond sur son talkie, et nous, qui ne souhaitons pas en dire trop sur notre compte -notre position, notre nombre etc., ça ne regarde pas une inconnue ! Rendez-vous est finalement pris en terrain neutre, dans une gare désaffectée. Enfin, dans une gare quoi... elles sont toutes désaffectées depuis longtemps.
Nous faisons alors la connaissance d'Ilya et de Park. Ca tombe bien, ils sont justement de cette petite communauté au pied des éoliennes.

Nous nous y rendons alors avec eux, y sommes accueillis sous réserve de nous y rendre utiles et de respecter les 4 règles de la communauté, édictées par Laure et Merke, les deux dirigeantes désignées par la communauté: (1) ne pas voler, (2) ne pas mentir, (3) ne pas tuer et (4) ne pas s'approcher de la forêt.
La dernière règle a été ajoutée récemment et concerne la vaste forêt qui s'étend à l'ouest du village. Malgré toute la subtilité de mes manœuvres pour en savoir davantage, nous n'obtiendrons aucune précision ni explication sur cette dernière règle, ni sur ce que cache la forêt à l'ouest.

Le lendemain, nous passons une bonne partie de la journée à aider Merke: elle répand un répulsif pour tenir à distance les fourmis géante dont le royaume s'étend du côté des éoliennes. Les repousser sans leur faire de mal, c'est ce que la communauté a trouvé de mieux pour bénéficier d'une protection naturelle sur tout son flanc est. Vu la taille des fourmis, nul ne viendra s'y frotter - en tout cas à ce jour, aucun danger n'est jamais venu par l'est.
Merke semble avoir des compétences étendues avec les animaux, comme Blanche.
Ira se rend utile à l'armurerie, où elle nous sertit des munitions, et Douze se fait embaucher aux ateliers mécaniques.

Le soir, une horde de sangliers sort de la forêt de l'ouest et se rue en direction des plantations de la communauté. Nous faisons la démonstration de nos compétences en tir et ça ne passe pas inaperçu. Impressionnés, qu'ils sont, les locaux.
Vues de plus près, les dépouilles présentent des boursouflures, comme si elles avaient été attaquées par des guêpes ou des frelons. Mais genre XXXL avec un pic à glace en guise de dard. L'équivalent d'un bon gros chien, 20-30 kg. Les locaux appellent ces insectes les "couteaux".
Dans le feu de l'action, entre dépeçage et manutention, Park confie à Blanche que la forêt est interdite à cause des silencieux. Mais il se reprend ensuite, se referme, et malgré tous les efforts de Blanche, il ne lâchera pas un mot de plus sur le sujet.

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fpierrat




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MessageSujet: S01E03   Chroniques Icon_minitimeMer 9 Fév - 20:09

Toute la semaine qui suit, nous décidons de rester au calme, de nous retaper. Chacun s'occupe, en partie pour lui et notre petit groupe, en partie pour se rendre utile auprès de la communauté.

Blanche complète sa réserve de carreaux d'arbalète et de flèches les matins, et fait ses petites expériences avec les fourmis l'après-midi. J'ai pas tout bien compris ce qu'elle espère en tirer. "Les comprendre" dit-elle, mais pourquoi ? Leur faire la conversation en leur servant le thé à 17h ? Sinon, elle ne parle pas qu'aux fourmis, à Merke aussi. Du type un peu bizarre qui vit dans une caravane à l'écart, près de la centrale. Al. Il travaille sur les installations, fait de la soudure, ne rentre au camp que pour les repas. Mais Merke ne semble pas en savoir beaucoup plus sur lui.

Ira fabrique des munitions à l'établi, plutôt bien équipé. Elle discute pas mal avec Ilya aussi. Son fils a disparu il y a près de 3 ans. Une autre petite fille aussi. Il y a environ 6 mois. Les deux avaient entre 5 et 10 ans. Les pistes qui ont pu être suivies s'orientaient vers la forêt. Encore et toujours cette forêt.

Douze bricole sur le camion: révisions courantes, mais aussi ajout de renforts, blindages. Ca ne va pas nous alléger ni réduire la consommation, mais en cas de mauvaise rencontre, on sera toujours mieux un peu plus lourds qu'un peu plus morts. Elle bricole aussi un genre de système de double commande pour permettre à Ira de piloter de l'arrière - en cas de coup dur, si on doit tous être aux portières ou au cul du camion pour tirer sur des agresseurs.

Pendant que j'essaie de bricoler un laser pour l'adapter sur mon drône, sans succès, Laure vient me parler de son projet. Relancer l'usine électrique, qui pourrait alimenter une zone de plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Rien que ça. Elle voit les choses en grand, Laure ! A mon "mouais, bof, à quoi bon ?", elle répond que plus le coin sera vivable, plus des gens s'installeront, se poseront, veilleront à leur petit espace et contribueront à sécuriser la zone, donc sa communauté. Elle vois loin, aussi, Laure ! Toujours pour son projet, elle a réussi à entrer en contact avec un autre groupe de survivants. Par radio. Ils se font appeler "les Humanistes" et sont basés à une centaine de kilomètres au nord. Ils seraient prêts à lui livrer des câbles, mais pour ça, va falloir les rencontrer. Et c'est là qu'on l'intéresse. Elle nous a vus faire le coup de feu contre les sangliers l'autre soir, et pour assurer la sécurité de l'expédition, de toute la communauté, bien qu'on soit les derniers arrivés, c'est nous qu'elle place en tête. Elle flatte bien, aussi, Laure !

Quelques jours plus tard, l'expédition se confirme. Difficile de refuser vu qu'on nous offre le gîte et le couvert depuis une semaine.
Départ à 5h, arrivée après 2 heures de route, ça nous fait un bon cinquante de moyenne, pas si mal. Deux personnes attendent Laure sur le point de rendez-vous, mais visiblement, ils sont venus avec des amis qui n'ont pas les mains vides: nous observons quelques snipers sur les toits et surplombs environnants, 3-4 drones qui tournent autour de la zone, bref, on se tient tranquilles, à l'écart, et on laisse causer Laure. Les négociations ont l'air de s'être bien passées puisque Laure nous indique en repartant que la livraison aura lieu sous huitaine.

Sur le chemin du retour, une halte est prévue dans une usine désaffectée, connue de Laure dans sa vie d'avant - quand des usines fonctionnaient encore, avant que mes pairs activistes aient réussi à mettre tout le système par terre... L'accès à l'usine s'arrête à quelques centaines de mettres de l'entrée en raison de l'état du chemin, plutôt moyen, de la végétation sur le chemin, plutôt florissante, et du chêne centenaire au milieu, plutôt couché. Après une rapide exploration des abords, nous entrons dans l'enceinte. Commençons à fouiller. D'après Laure, on devrait pouvoir ramener pas mal de matériel électrique et des panneaux solaires, si tout n'a pas déjà été pillé.
Ce qu'on trouve en premier, pas moyen de les rater, ce sont des rats. Déjà nombreux à rôder dans les cours et passages, c'est carrément par milliers que nous les apercevons à l'intérieur, à travers les carreaux cassés - les autres étant trop sales pour y voir à travers. Pas moyen de rentrer là dedans...
Sur une brillante idée de Douze, nous installons une échelle trouvée par là pour accéder au toit - après tout, s'il y a des panneaux solaires à trouver, le toit n'est pas le pire endroit pour commencer les recherches. Douze commence à monter et sur une idée non moins brillante, je la suis. Au début, ça se passe plutôt bien, on trouve effectivement quelques panneaux à démonter, on s'y emploie quand ça se gâte subitement. Deux rats surviennent. Mais pas deux petits ratounets, non, les rois des rats. Ou les dieux des rats, je ne sais pas, mais quoi qu'il en soit, des bêtes aussi immenses qu'immondes. Ca ne se passe pas trop mal pour Douze, qui arrive à leur infliger de sérieux dégats. Ca se passe  moins bien pour moi, à qui les saloperies arrivent à infliger de sérieux dégats... Je finis par battre en retraite et laisser Douze nettoyer le terrain, ce qu'elle fait très bien. Quand enfin je suis certain de les voir gésir bien immobiles au sol, je me rapproche et nous constatons que les petits rats -enfin, les rats normaux- qui commençaient à prendre part pas douzaines au combat, se sont dispersés, volatilisés. Ils ont tous disparu dès la mort des deux gros. Comme s'ils avaient perdu leur général et retrouvaient subitement leur nature de rats, tout juste bons à se cacher sournoisement dans l'obscurités des lieux sombres de cette usine. Je hais ces bêtes tout juste bonnes à transporter des maladies!

La suite est beaucoup plus tranquille pour moi, j'essaie de commencer à me remettre de mes blessures affalé dans le camion pendant que mes camarades chargent les panneaux. Même pas ceux que nous avons désossés au péril de notre vie, non, une fois les locaux accessibles, il s'est avéré qu'il y en avait des stocks complets tout neufs, pas encore installés, ou au contraire fabriqués par l'usine et prêts à expédier, je n'en sais rien. Et honnêtement, je n'ai aucune envie de savoir, tout ce que je veux, c'est ne plus jamais entendre parler de ce lieu sinistre.

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fpierrat




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MessageSujet: Re: Chroniques   Chroniques Icon_minitimeMer 6 Avr - 19:22

Quelques jours de repos au camp du pied des éoliennes nous ont fait le plus grand bien à tous.
Pour ma part, retapé, reposé, ça va nettement mieux. Le moral est revenu, mais faudrait quand même pas que Blanche m'approche trop près avec sa souris blanche. Mon aversion récente et définitive pour les rats pourrait avoir des effets négatifs sur la santé voire l'intégrité de son bestiau. C'est qu'elles m'ont bien secoué ces saloperies. Au point de me couper dans ma légendaire motivation pour la narration de nos exploits.

Mais tout ça, c'était avant...
Nous avons bien bossé sur la centrale, les panneaux si chèrement acquis sont installés, il ne nous manque plus que les câbles pour relier tout ça sous la direction de notre ingénieure en chef. D'ailleurs, au matin de la livraison prévue des câbles, elle me paraît bien nerveuse, Laure. Elle nous demande de la suivre toutes affaires cessantes en direction du local radio où nous attendent Lia, Park et Merk, sur-armés et peu avenants. Ils nous font déposer nos armes et vider nos poches, nous fouillent. C'est carrément humiliant après ce qu'on a subi pour eux. Mais je n'ai même pas le temps de devenir vraiment désagréable qu'ils se sont convaincus de notre innocence et commencent à nous mettre au parfum: la clé du local radio a disparu, l'armurerie a été forcée, deux armes de poing et des munitions ont disparu. Rien que ça.
Tout semble désigner Al, qui n'est pas paru depuis ce matin. Quelques questions à droite à gauche confirment les soupçons: il est reparti de la cantine avec pas mal de nourriture, il semblait encore moins sociable que d'habitude, le regard fuyant...
Alors que nous prenions déjà la direction de sa cahute, Blanche trouve la clé dans l'herbe, pas loin du local radio. Laure nous indique après une inspection rapide que la fréquence a été changée. Quelqu'un a utilisé la radio. Ca craint ça. Un type qui utilise l'émetteur radio avant de voler des vivres et des armes pour prendre le large, ça n'annonce rien de bon pour ceux qui restent derrière.
Nous filons vers sa caravane pour chercher des indices sur la cause de sa fuite, sa direction peut-être, mais nous avons dû le prendre de court, il est encore là et se barricade entre ses tôles. Et nous tire dessus même... le genre de gentillesse qu'on apprécie moyennement, ça tourne à l'assaut et le retranché ne fait pas un pli. Un peu abîmé par Douze, mais juste pas assez pour l'empêcher de nous raconter son histoire, il passe à table: cet asocial qui a été infoutu de s'intégrer dans cette colonie qui lui a ouvert les bras pensait trouver de l'herbe plus verte dans le pré des contacts de Laure. Il a essayé de se servir de la radio pour les convaincre de l'emmener à l'occasion de la livraison des câbles. En parfait looser, il n'a pas réussi à les joindre, mais est tombé sur un autre groupe. Il a trouvé moyen de lâcher notre position avant de se rendre compte au ton de la suite de la conversation, que ce n'était pas sur à gentils bisounours qu'il avait lancé une invitation, mais plutôt à des brutes assoiffées de pillage. Qui lui ont laissé une impression assez forte pour l'amener à voler des flingues et s'évaporer dans l'inconnu. Avant de tergiverser, de changer d'avis, de se terrer dans son cercueil à roulette. Un _vrai_ looser quoi.
Ira dans sa grande bonté met un terme assez radical et définitif à ses souffrances. RIP(*).
(*) voir note en fin d'épisode 1 pour ceux qui auraient déjà oubié.

Le canon n'a pas le temps de refroidir que déjà on entend du tumulte du côté de l'entrée. Ca n'a pas traîné!
Deux gros véhiculent avec lesquels ils défoncent tout pour entrer dans la place. Des scooters, une grande mobilité qui leur permet de se disperser partout dans le camp en quelques instants, même pas un front clair et net à tenir. Nous réagissons au mieux, les villageois ne se débrouillent pas trop mal non plus. Faut dire qu'après la disparition des 2 armes, tout le monde s'était équipé pour se défendre. Mais entre se protéger contre un type malintentionné avec 2 flingues et faire face à une telle invasion, l'effet de surprise n'est pas en notre faveur! Je vous passe les détails, sur le coup c'était plutôt épique mais maintenant qu'on en est à compter les morts, le coeur n'y est pas vraiment... en bref, les 16 assaillants et leurs trois leaders baignent dans leur sang, mais ce ne sont hélas pas les seuls... De notre côté, 17 villageois sont passés de vie à trépas. Et ceux qui restent ne sont pas tous au mieux de leur forme. Laure est parmi ceux "qui sont partis trop vite", comme dit le gars qui s'improvise maître de cérémonie pendant qu'on donne les dépouilles aux fourmis en guise de funérailles. Ben ouais, ça fait un peu cheap comme funérailles, comme ça au premier abord. Mais on n'est pas vraiment équipés pour fossoyer de quoi accueillir une quaraintaine de corps au pied levé, comme ça...

Le petit jour nous trouve complètement sonnés. Nous comme tous les habitants. Un village décimé. Avec Laure, la communauté a perdu son âme. Merck annonce qu'elle va quitter le village, qu'elle ressent comme un appel venant de la forêt. La fameuse forêt interdite.
Depuis le temps que son mystère nous titille, on lui dit "tope là", prêts à l'accompagner. Mais elle a décidé de partir immédiatement, alors que nous préférons prendre de le temps de nous remettre un peu, de nous préparer, nous équiper, fabriquer des compléments de munitions, rassembler des vivres. Ca va nous demander quelques jours.

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fpierrat




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MessageSujet: Re: Chroniques   Chroniques Icon_minitimeLun 12 Sep - 10:22

Ca y est, nous partons. Un peu compliqué pour Ira, en forêt. Mais avec un peu d'aide pour les plus grosses pierres ou les racines mal placées, ça passe.
En fin de journée, nous trouvons un petit coin bucolique et mignon tout plein pour casser la croûte. Des bruits de voix viennent rompre notre solitude. Apparaissent un couple et un enfant. Ils cherchent une communauté pour s'établir. Biens que plus très loin de leur but, ils semblent perdus dans cette forêt et nous les orientons. Le gamin nous dit avoir vu un autre enfant dans un arbre, mais ses parents n'y ont pas prêté attention.
Pendant que nous discutons avec eux, le gamin s'éloigne un peu, jour à droite à gauche... et trouve moyen de mettre le pied sur un nid de frelons. Il en sort une nuée d'innombrables bêtes, énormes, dont nous parvenons à renvoyer quelques uns dans le Valhalla des Vespinae. Mais ce n'est pas suffisant, nous succombons sous le nombre: le venin des innombrables piqûres nous fait sombrer dans l'inconscience.
Juste avant de sombrer, j'ai cru voir une vingtaine de gamins sales, nus, lançant des choses dans le tas. Du poison? Du répulsif? Je n'ai pas le temps de me poser davantage de questions.
Ni de trouver les réponses.
Blackout.

Nous nous réveillons finalement. Ce qui n'était pas gagné. Tout nus et pas trop bronzés. Avec des cataplasmes sur nos piqûres. Donc pas trop nus finalement, vu que nous en sommes litéralement couverts, des pieds à la tête.
Les gamins que je pensais avoir rêvés réapparaissent. Nos essais pour communiquer restent sans retour.
Au lieu de répondre, ou de chercher à comprendre, ils se prosternent devant nous, en nous présentant une statuette de... moi !??!!
Je dois être encore dans les vappes... pourtant, non. J'ai beau me pincer, je ne me réveille pas, je suis éveillé.
Ira finit pas identifier un genre de dérivé de langue des signes et parvient à établir un début de communication sommaire: le chef s'appelle Crane.
Les échanges ne vont pas beaucoup plus loin, nous sommes encore trop faibles et sombrons à  nouveau dans un profond sommeil.

Nous nous réveillons en un peu meilleure forme. Un peu. Suffisant pour sortir de la hutte qui nous abritait: nous découvrons un lieu à mi chemin entre un village Ewok et la Lothlórien. Les gamins s'assemblent autour de nous. Le plus âgé a environ 16 ans. Tous sont forts, sains, musclés affûtés.
La sortie ne dure pas, nous tombons à nouveau de sommeil. On ne semble plus bons qu'à dormir depuis les bisous des frelons, espérons que ça passe avec le temps!
Lorsque nous émergeons, nos nouveaux compagnons nous conduisent à un genre de totem constitué de restes d'ossements, de vieux habits. Au pied de ce totem, quatre petites sculptures en bois qui nous représentent, tous les quatre. Je suis déçu, je ne semble pas leur seule et unique muse. Un examen approfondi nous convainc qu'elles ont été sculptées il y a au moins quelques semaines. Bien avant notre arrivée dans ces contrées.

Nous sommes conduits à une table où nous attendent à la fois un petit déjeûner et Merck.
Une Merck qui ne répond pas à nos questions, qui ne décroche pas un mot. En usant de ses facultés télépathiques, Blanche arrive à en tirer quelques informations, quelques réponses: Son mutisme résulte du respect des règles de sa nouvelle communauté: personne ne parle, la communication passe par des gestes, des signes, des mouvements. Elle a bien vu les statues au pied du totem avant notre arrivée, il n'y en a pas d'autres que les quatres nôtres. Ca relativise un peu ma déception. C'est Crane qui les a réalisées. Il est un peu chamane et, en pleine méditation, ne peut être dérangé maintenant. Nos interrogations devront attendre.

Finalement, Crane finit par apparaître. Coup de chance, lui aussi est télépathe, Blanche va pouvoir nous en dire plus. Il a rêvé souvent de nous, et nous sommes exactement conformes à ses rêves (ou l'inverse, me permettrais-je d'insinuer, eussé-je seulement le droit de faire entendre le son de ma voix...). A ce propos, Blanche nous transmet aussi les deux règles à respecter impérativement tant que nous serons dans cette communauté: le silence et le sacrifice. Le second m'est un peu abstrait pour l'instant, j'espère en savoir plus rapidement, si c'est nous qu'on doit sacrifier, on pourrait peut-être envisager de partir, non?

La communauté compte une cinquantaine d'enfants, dont le plus vieux est Crane. Ils ont tous de nombreuses cicatrices et scarifications: quand ils prennent à la nature (bois, viande...), ils doivent rendre à la nature. Ce dont ils s'acquittent en s'infligeant des blessures. C'est ça la règle numéro deux. Le sacrifice.

Blanche apprend de Crane qu'ils sont confrontés à trois difficultés:
- plus loin à l'ouest, de nombreux arbres sont abattus, il y a beaucoup de bruit, ils n'en connaissent pas la cause et ont peur;
- trois membres sont malades depuis plusieurs semaines: nausées, vomissements;
- ils voudraient que les enfants qui restent encore au village des éoliens les rejoignent, mais sans se mettre pour autant le village à dos -il en reste une dizaine.

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fpierrat




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MessageSujet: Re: Chroniques   Chroniques Icon_minitimeLun 23 Jan - 22:13

Trois problèmes à résoudre.
Nous fixons nos priorités.


D'abord, la santé des jeunes.
Pas de médecin parmi nous, mais pas besoin de 12 ans d'étude pour analyser les symptômes, identifier la "pathologie".
Les trois "malades" sont trois jeunes-filles. Elles ont toutes seize, dix-sept ans. Quelques nausées, vomissements. L'une des trois commence à s'arrondir gentiment. Blanche se charge d'apprendre deux trois petites choses à ces grands enfants. Les choux, les roses, la cigogne, la petite graines, tout ça tout ça...
Bref, sujet numéro un élucidé, reste à prévoir quelques séances pédagogiques complémentaires.


Ensuite, le fracas des arbres qui tombent derrière le sommet du versant ouest.
Nous nous préparons pour partir en expédition, et prenons la route le lendemain. Enfin, la route... pas évident pour Ira, entre l'étroitesse du sentier, les racines qui glissent, les branches qui se prennent dans les roues.
Au détour du chemin, nous nous retrouvons nez à nez avec une araignée. Une adorable petite bête, genre 1,50 m. au garot sans les pattes. Heureusement, les talents de Blanche lui permettent d'établir la communication avec Aragog. Résumé: on n'est pas les bienvenus sur son territoire. Merci Blanche, mais ça on avait compris. On arrive quand même à repartir en marche arrière, sans combat. Merci Blanche, ça pour le coup ce n'était pas gagné!
Après une courte nuit de camping sauvage, nous reprenons la marche à l'aube. Vers 10h, nous commençons à entendre les bruits décrits par les gamins. D'après eux, on est encore à 8h de marche de la source. Soit quinze-vingt bornes. Pour entendre ça si loin, ça ne doit pas être un petit frémissement, une brindille poussée par le vent qui tape sur une branchette... Plus on progresse, plus l'effroi augmente chez les jeunes. Tout à coup, en passant la ligne de crête, nous découvrons l'autre versant. Plus un arbre. Abattus. Que des souches, plutôt nettes. La vue est dégagée sur une grande surface descendante. Et au milieu coule une rivière. Mais pas un long fleuve tranquille: tout autour s'agitent une bonne cinquantaine d'ours bruns. Non, une centaine. Non, ce ne sont pas des ours. Des castors. Mais plus gros que des ours.
C'est pas qu'on ne veuille pas se cogner une centaine de castors géants, mais nous prenons tout de même le temps d'étudier un peu la situation. L'analyse de Blanche, notre spécialiste incontestée en bestioles: ils cherchent essentiellement à se nourrir. Et à aménager leur habitat. Mais les amas de troncs en vrac mal agencés sur le cours d'eau indiquent qu'ils ont perdu en génie hydraulique ce qu'ils ont gagné en taille. Ils doivent aussi sérieusement manquer de prédateurs, d'où leur prolifération et la mise en danger de toute la forêt. Pas besoin de se concerter pour tomber d'accord, la réintroduction desdits prédateurs naturels n'est pas une option: il faudrait des loups ou des lynx en format éléphants d'Afrique, que personne n'aurait vraiment envie de rencontrer dans les bois. Surtout après épuisement de la réserve de castors.
Le mieux nous semble de rentrer au camp pour annoncer la bonne nouvelle aux jeunes: viande à volonté, à prélever progressivement mais sûrement. Toujours mieux qu'une hécatombe en une fois, avec un volume de charogne susceptible d'attirer pire que la nuisance initiale. Peut-être aussi que les enfants des bois sauront trouver et mettre en place des répulsifs pour contenir la progression des mégaxylophages. Ils ont bien su trouver, contre les frelons.
Nous sommes de retour au village deux jours plus tard. Le groupe est en ébullition, Crane est en transe. Nous nous attelons à la création de répulsif avec les chimistes du groupe (ceux qui maîtrisent les anti-frelons qui nous ont sauvé la vie à notre arrivée). Blanche complète leurs connaissances avec ce qu'elle a retenu des préparations de Mercke contre les fourmis, le tout adapté avec quelques ingrédients prélevés sur place, aux endroits que les castors avaient délaissés. Préparation, fermentation, maturation... Quelques jours plus tard, nous refaisons la route, badigeonnons une sélection d'arbres et attendons pour surveiller les résultats. La mixture semble produire les effets escomptés. Sur le retour, nous recroisons Aragog qui semble avoir agrandi son territoire. Cette fois la diplomatie ne suffit pas. RIP l'araignée. Nous récupérons ses poches à venin avant d'abandonner sa dépouille. Ca peut toujours servir.


Enfin, nous retournons auprès de la Communauté des Eoliens.
Nous y trouvons une société en déliquescence sans ses chefs. D'autres ont bien été élus pour les remplacer, mais la gestion de la communauté ne casse pas des briques. Les fourmis ont avancé. Il y a toujours de l'électricité, mais le réseau est instable. Les batteries ont souffert, et les compétences manquent autant que le matériel pour réparer. Les ados sont livrés à eux-mêmes, ainsi que le gamin le plus jeune. Ira tente de les convaincre de commencer une nouvelle vie avec d'autres enfants, sans école, sans règles d'adultes. Sans règles? Si, deux: silence et sacrifices... pas complètement convaincus les jeunes! La conversation est interrompue par l'arrivée d'un groupe d'adultes méfiants qui nous demandent ce qu'on veut à "leurs" jeunes. S'ensuit une longue discussion, au cours de laquelle nous leur racontons tout ce que nous avons vécu et découvert en forêt, les conditions de vie des enfants et la société utopique qu'ils se sont créée au contact de la nature. Ca prendra encore quelques jours, mais finalement, lorsque nous repartons, les 3 ados nous suivent - les adultes ayant opposé leur véto au départ du plus petit. Juste au moment d'entrer dans la forêt, ce dernier nous rejoint - il a trompé la surveillance de ses anciens et s'est fait la malle pour nous suivre.
Arrivés chez les Silencieux, au lieu de nous féliciter pour notre action diplomatique rondement menée sans coup férir, Crane nous fait comprendre qu'il en manque un. Un nourrisson qui, lui, a encore ses parents. Nous refusons catégoriquement et tentons de lui faire intégrer les concepts de rapt, de séquestration, tout ça, mais il nous communique une image mentale de ce qu'il a vu qui allait se produire au village. Que du gai, du réjouissant: un incendie magistral dans lequel le bébé part en fumée. Bon, autant pour le rapt et la séquestration, ce serait un sauvetage finalement? Bref, il nous a retournés, on y retourne. Un orage se lève, un éclair s'abat sur l'antenne radio et est conduit par les cables jusqu'à la salle des batteries. Un incendie se déclare, se propage. Tout comme il avait dit, le chamane. Nous pensons pouvoir saisir le bambin discrètement dans la panique, mais rien ne se passe comme prévu, nous sommes repérés et poursuivis par les parents, et contraints pour sauver notre peau, de les occire. C'est assez peu fier de nous que nous entrons dans la forêts. Voleurs d'enfants et assassins...
L'incendie fait rage, se propage encore, atteint les bois et menace de s'étendre à toute la forêt. Il va falloir trouver un moyen d'évacuer tout ce petit monde. Mono se souvient d'avoir vu un bus chez Ibn et Ilya avant d'arriver chez les Eoliens. Nous tentons notre chance, trouvons effectivement un car en relatif état de marche.


C'est ainsi que nous nous trouvons en route vers le sud dans un grand bus, en mode colonie de vacances, avec une cinquantaine de gamins de quelques mois à tout juste la majorité.
Mais tous Silencieux; des générations de monos en ont rêvé, nous les avons trouvés!

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